La Commission européenne veut faire pression pour uniformiser la qualité des produits alimentaires

Alors que de nombreux produits alimentaires ont une composition différente d’un pays à l’autre au sein de l’Union européenne, Bruxelles veut mettre en œuvre un procédé pour y remédier. 

 

C’est l’un des chevaux de bataille réguliers des pays d’Europe centrale depuis plusieurs années. La situation est telle que la Slovaquie a déposé une plainte auprès de la Commission européenne au printemps dernier, lui demandant d’étudier de près les différences de composition des produits alimentaires entre les pays de l’Union européenne. Après des études de ses services sanitaires (ainsi que d'autres études dans d'autres pays tels que la Roumanie ou l'Autriche), plusieurs grandes marques internationales (Nestlé, Coca-Cola, Ferrero...) ont été épinglées pour la qualité variable de leurs produits d'un pays à un autre. Dans les pays d'Europe centrale et orientale, la composition des produits était, selon les études, de moindre qualité, tandis que le prix était inchangé, voire supérieur.

La Commission européenne veut mettre en place un budget d'un million d'euros pour permettre aux pays de mieux étudier la situation, avant de faire éventuellement pression pour que les produits soient modifiés. Aucune mesure coercitive ne sera toutefois prise à l’encontre des producteurs. Bruxelles prévoit pour le moment de fournir aux Etats-membres de l’UE un guide commun leur permettant de tester la qualité des produits alimentaires. Il reviendra ensuite à chaque pays de décider des suites à donner aux tests qu’ils auront pratiqué sur ces produits.

C’est la Tchèque Věra Jourová,  commissaire européenne chargée de la protection du consommateur, qui a présenté hier ce projet. « Les services d’inspection nationaux ont demandé un cadre juridique clair » pour effectuer leurs tests, affirme-t-elle. « Nous vous voulons qu'ils [les producteurs] améliorent leurs produits », a-t-elle ajouté. Ce cadre sera présenté en détail avant la fin de l’année, et ses grandes lignes seront connues lors du sommet de Bratislava, le 13 octobre. « Si on obtient des preuves de tricherie, je n’hésiterai pas à conseiller aux consommateurs de ne pas acheter le produit », a conclu la commissaire européenne.