L'état d'urgence est prolongé jusqu'au 17 mai

Le prolongement a été voté à la Chambre des députés aujourd'hui. 

La Chambre des députés a voté aujourd'hui pour le prolongement de l'état d'urgence jusqu'au 17 mai. Il devait précédemment prendre fin le 30 avril. La date choisie ne fait toutefois pas les affaires du gouvernement, qui réclamait une prolongation jusqu'au 25 mai. La coalition au pouvoir affirmait que si l'état d'urgence n'était pas prolongé, toutes les mesures prises jusqu'à présent pour lutter contre la pandémie devraient prendre fin dès le 1er mai. 

La date du 25 mai avait été annoncée par le Premier ministre Andrej Babiš comme la seule permettant d'éviter une deuxième vague de contamination une fois les restrictions levées. Le chef du gouvernement affirmait se ranger derrière l'avis des scientifiques. Mais le Parti communiste, pourtant soutien de la coalition ANO-sociaux-démocrates au sein de la Chambre des députés, n'a pas suivi ses partenaires : la majorité de ses députés ont voulu imposer la date du 17 mai. Ce coup politique a fonctionné, puisque c'est la proposition des communistes qui a été choisie. 

L'opposition s'est présenté en ordre dispersé et a manqué une occasion de réellement peser face au gouvernement. Chaque parti ou presque s'est présenté avec un plan différent : le parti d'extrême-droite SPD réclamait une prolongation jusqu'au 7 mai, tandis que les libéraux de Top09 ainsi que STAN (Indépendants) souhaitaient fixer la fin de l'état d'urgence au 10 mai. Les chrétiens-démocrates (KDU-ČSL) hésitaient entre les deux dates. Le Parti civique (ODS) imaginait pour sa part une prolongation de deux semaines. Le Parti pirate n'a pas avancé de date mais a soumis son soutien au prolongement à plusieurs conditions, comme un plan détaillé des mesures qui seraient prises pendant l'état d'urgence en mai ou encore la présentation d'un système d'indemnisation partiel des personnes touchées par la crise. 

La prolongation de l'état d'urgence jusqu'au 17 mai ne satisfait donc le gouvernement que partiellement. Andrej Andrej V comptait sur cette extension pour valider les restrictions toujours en vigueur dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Les mesures prises jusqu'au 25 mai pourraient en effet devoir être annulées (elles prendraient alors fin le 17 mai). Un jugement de la Cour de justice a annoncé jeudi dernier que les mesures restrictives prises hors de l'état d'urgence étaient susceptibles d'aller à l'encontre des droits humains, notamment la libre circulation. Ces mesures (parmi lesquelles figuraient la limitation des déplacements, qui a pris fin vendredi dernier) devaient être supprimées pour respecter le jugement. La prolongation de l'état d'urgence devait donner les coudées franches à Andrej Babiš jusqu'à la fin du déconfinement. C'était sans compter les réticences des communistes. 

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