La Chambre des députés ne vote pas la confiance pour le gouvernement Babiš

Sans surprise, les députés se sont opposés au vote de confiance du gouvernement nommé en décembre.

Seuls les 78 députés du mouvement ANO ont accordé leur confiance au gouvernement de leur leader Andrej Babiš. Tous leurs homologues de l’opposition ont voté contre, soit 117 voix (cinq députés étaient absents au moment du vote). Le vote, qui aurait dû avoir lieu mercredi dernier mais a été repoussé à cause de la longueur des débats, n’a offert aucune surprise. Comme annoncé à l’issue des élections législatives d’octobre dernier, aucun parti ne souhaite accorder sa confiance au gouvernement d’Andrej Babiš.

Celui-ci devra donc prochainement remettre sa démission au président Miloš Zeman. Le chef de l’Etat a annoncé la semaine dernière qu’il nommerait de nouveau Andrej Babiš au poste de Premier ministre pour qu’il puisse former un nouveau gouvernement. Il a également affirmé que s’il était réélu président (le second tour des élections présidentielles a lieu les 26 et 27 janvier prochains), il serait prêt à laisser en place le gouvernement d’Andrej Babiš même s’il n’obtient pas la confiance des députés, auquel cas le gouvernement démissionnerait mais resterait en fonctions. En cas de défaite, Miloš Zeman aurait tout de même le temps de tenir sa promesse avant la passation de pouvoir le 8 mars prochain.

Son opposant Jiří Drahoš affirme quant à lui qu’il ne pourrait maintenir en poste un Premier ministre mis en examen. L’affaire du « nid de cigogne », qui dure depuis l’an dernier, pourrait en outre voir Andrej Babiš perdre son immunité parlementaire (comme son collaborateur Jaroslav Faltýnek) pour que l’enquête pour détournement de fonds de l’Union européenne puisse continuer. Jiří Drahoš a également annoncé qu’il demanderait dans un premier temps le mouvement ANO de nommer un autre leader à même de devenir Premier ministre, avant de demander à un autre parti de former un gouvernement (le parti civique ODS, qui a terminé deuxième des élections), voire de former un gouvernement d’experts qui ne serait lié à aucun parti politique.

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