ČSSD : baisse importante du nombre d'adhérents

Le parti social-démocrate voit le nombre de ses membres baisser régulièrement depuis 2009.

Les sociaux-démocrates (ČSSD) risquent de vivre une année difficile. Alors que le premier parti à la chambre des députés est donné battu par ANO dans les urnes en octobre prochain, c’est le nombre d’adhérents qui inquiète pour le moment. L’an dernier, le parti du Premier ministre Bohuslav Sobotka a perdu un millier de membres, poursuivant la baisse régulière entamée en 2009. Sur les deux dernières années, c’est un dixième des membres du parti qui n’ont pas renouvelé leur adhésion. Leur total est désormais de 20 349.

Mais si la baisse du nombre d’adhérents est si inquiétante, c’est aussi parce qu’elle concerne en premier lieu les jeunes et les femmes. Leur proportion se réduit année après année, ce qui remet en cause l’image de parti social moderne et ouvert à tous. Les fiefs acquis aux sociaux-démocrates semblent également s’en détourner : la région de Moravie-Silésie, traditionnel point fort du parti, compte désormais moins d’adhérents que Prague, alors qu’elles comptent le même nombre d’habitants (1,2 million).

La baisse du nombre d’adhérents n’est toutefois pas un problème uniquement pour les sociaux-démocrates. La plupart des formations politiques voient leurs membres se raréfier. Chez les communistes (KSČM), qui restent les premiers en nombre d’adhérents (42 994 en 2015) ou chez les chrétiens-démocrates (KDU-ČSL), qui comptaient 26 420 membres l’été dernier, on constate la même baisse, due essentiellement au non-renouvellement des adhésion chez les personnes les plus âgées. Hormis les décès des membres les plus âgés ou le manque d’intérêt d’une partie des autres, le rejet d’un parti après un scandale politique peut faire des dégâts importants : à la suite du scandale de corruption ayant poussé l’ancien Premier ministre Petr Nečas à démissionner, le parti ODS dont il était issu a vu son nombre d’adhérents être divisé par deux, passant de 30 000 en 2010 à 14 000 en 2016.

Le nombre d’adhérents à un parti est toutefois loin d’avoir un impact sur les résultats aux élections : le mouvement ANO, crédité de près de 30% d’intentions de vote dans les sondages depuis de nombreux mois, ne comptait l’an dernier que 2777 membres. Un total bien faible par rapport au nombre de voix (533 061) obtenu lors des élections régionales de l’année dernière.