Le gouvernement fête ses trois ans d'existence et défend son bilan

Trois ans après sa nomination, le gouvernement de Bohuslav Sobotka connaît une faible popularité et d'importantes dissensions en interne.

C'est le treizième gouvernement depuis l'indépendance de la République tchèque et, sauf dissolution surprise avant les élections législatives de l'automne prochain, il sera le troisième en terme de longévité. Seuls le premier gouvernement de Václav Klaus (du 2 juillet 1992 au 4 juillet 1996) et celui de Miloš Zeman (du 22 juillet 1998 au 15 juillet 2002) ont fait mieux. Depuis la nomination du gouvernement Sobotka le 29 janvier 2014, des progrès ont été faits mais les critiques sont nombreuses.

« Nous avons une croissance plus forte, un chômage plus faible, des salaires plus élevés, des finances publiques plus stables », a énuméré le Premier ministre social-démocrate pour vanter son bilan à la tête du gouvernement, avant d'ajouter que la délinquance et la criminalité sont en baisse depuis trois ans. « Nous avons pu faire valoir toutes nos priorités-clés et finalement les réaliser », a ajouté le vice-Premier ministre chrétien démocrate Marian Jurečka, également ministre de l'Agriculture. L'autre vice-Premier ministre et Ministre des Finances, le leader du mouvement ANO Andrej Babiš, a estimé lui aussi que « les résultats sont là. »

Le bilan du gouvernement est en revanche critiqué par les partis d'opposition libéraux, qui estiment que les libertés individuelles ne sont pas respectées, notamment la liberté d'entreprise. La multiplication des contrôles, symbolisés par l'arrivée des caisses électroniques en décembre dernier, ne satisfont pas les dirigeants des partis ODS et Top09, qui estiment également que le pays investit trop peu pour pérenniser sa croissance économique actuelle.

Les prochains mois seront capitaux pour le gouvernement en place. Avec une confiance en berne (59 % d'opinions défavorables en décembre selon un sondage CVVM) et l'importante tension entre le parti social-démocrate et ANO, il s'agira pour les trois partis de la coalition de faire front pour défendre un bilan commun, tout en tirant la couverture à soi pour attirer un maximum de suffrages.