Les sociaux-démocrates veulent limiter l'influence des politiciens sur les médias

L'omniprésence d'Andrej Babiš dans les médias froisserait les sociaux-démocrates, qui veulent l'empêcher de cumuler les titres de presse.

C'est un projet qui semble viser tout particulièrement Andrej Babiš. Le ministre des Finances et leader du parti ANO possède en effet depuis juin 2013 le groupe de presse MAFRA qui, avec notamment l'édition des quotidiens Mladá Fronta Dnes, Lidové Noviny, la radio Impuls ou le site internet iDnes.cz, est le plus grand du pays. Une position dominante dans les médias que l'homme le plus riche du pays pourrait perdre dans le futur, à en croire la volonté des sociaux-démocrates de réglementer la propriété des médias.

« Dans certaines circonstances, il serait temps de changer la loi pour que les personnes actives en politique ne puissent pas posséder des médias », estime ainsi le ministre de l'Intérieur Milan Chovanec, principal artisan de la fronde anti-contrôle des médias. Deux projets de loi pourraient finalement voir le jour : l'un concernerait la séparation de la propriété des médias (le propriétaire d'un titre de presse écrite ne pourrait ainsi pas posséder également une station de radio ou une chaîne de télévision), tandis que l'autre serait axé sur la limitation de la participation à un média par une personnalité politique.

Si Andrej Babiš fait partie du gouvernement depuis janvier 2013, ce n'est que récemment que la question d'un conflit d'intérêt entre le ministre des Finances et les titres de presse qu'il possède a fait réagir le parti social-démocrate. En cause, deux articles publiés dans Mladá Fronta Dnes et jugés trop incisifs par l'entourage de Milan Chovanec. Andrej Babiš a brièvement réagi en estimant le ministre de l'Intérieur inutilement paranoïaque.