Avec le vote sur le Brexit, la République tchèque s'interroge sur son appartenance à l'UE

Le référendum britannique sur une possible sortie de l'Union européenne agite la République tchèque, où l'UE est peu populaire.

« Si le Royaume-Uni quitte l'Union européenne , un débat sur un retrait de la République tchèque sera à attendre dans quelques années. L'impact risque d'être énorme. » Le Premier ministre Bohuslav Sobotka, comme les autres responsables politiques, met déjà en garde au sujet du résultat du référendum britannique et ne cache pas son souhait de voir le Royaume-Uni rester dans l'Union européenne. Car dans l'opposition, certaines voix s'élèvent pour un « Czexit », équivalent tchèque du possible Brexit.

Les motivations pour ce Czexit sont à puiser dans la faible popularité de l'Union européenne. Le site d'information idnes.cz a cette semaine proposé un sondage à ses lecteurs sur une éventuelle sortie de l'Union européenne, et 53 % des répondants ont déclaré être favorables à un Czexit. Ce sondage reste toutefois à relativiser car, si près de 99 000 personnes ont voté, il n'y avait que 16 % de femmes parmi les répondants.

Idnes.cz, habitué de ce genre de sondages, soutient toutefois que ses résultats sont proches de ceux d'un véritable sondage, réalisé en avril dernier par le Centre de recherche sur l'opinion publique (Centrum pro výzkum veřejného mínění) : 25 % des Tchèques se disaient satisfaits de l'appartenance du pays à l'UE (dont 3 % très satisfaits), tandis que 36 % se disaient insatisfaits (14 % très insatisfaits). 36 % étaient neutres et 3 % n'ont pas répondu. Le taux de satisfaction est le plus bas depuis l'entrée du pays dans l'UE, à égalité avec l'année 2012.

Certains responsables politiques veulent utiliser cette méfiance vis-à-vis de l'Union européenne pour demander un référendum sur une sortie des Vingt-Huit, comme notamment le leader du SPD (Svoboda a Přímá Demokracie, Liberté et Démocratie Directe) Tomio Okamura, bien qu'il soit pour isolé à ce sujet, les responsables des autres partis siégeant au Parlement n'étant pas favorables à cette idée.