Jan Palach, le geste de désespoir de la jeunesse tchécoslovaque

Le 16 janvier 1969, l'étudiant Jan Palach s'immolait par le feu. Il est décédé trois jours plus tard.

Dans l'histoire de la Tchécoslovaquie, il s'agit de l'un des événements les plus importants. Quelques mois après l'entrée des chars du Pacte de Varsovie dans Prague (le 21 août 1968), qui a mis fin au Printemps de Prague, la population subit la « normalisation » mise en place par le régime communiste, à savoir un renforcement de la politique de répression des opposants politique, mais aussi un plus important contrôle des médias et des opinions.

En début d'après-midi le 16 janvier 1969, Jan Palach, étudiant en philosophie à l'université Charles de Prague, s'immole par le feu en haut de Vaclávské náměstí, l'avenue la plus importante de la capitale. Transporté à l'hôpital, Jan Palach décède des suites de ses blessures le 19 janvier. « Je voulais exprimer mon désaccord et réveiller les gens », a-t-il le temps d'expliquer pendant son hospitalisation. Rappelant l'invasion d'août 1968, l'étudiant veut alors attirer les regards sur le désespoir de la jeunesse tchécoslovaque, qui estime alors n'avoir aucun avenir. Il affirme que d'autres étudiants sont prêts à s'immoler par le feu également si la situation politique n'évolue pas. Si Jan Palach n'est pas pris au sérieux sur le moment, on comptera au total 26 personnes ayant tenté de mettre fin à leurs jours entre janvier et avril 1969. Sept d'entre elles sont décédées.

La semaine du 16 janvier est également surnommée « semaine de Palach » (Palachův týden) en raison des manifestations étudiantes qui ont eu lieu à partir du 15 janvier 1989. Un rassemblement en mémoire de l'étudiant, organisé au pied de la statue de Saint-Wenceslas (Svatý Václav), est réprimé par la police. Le mouvement prend alors de l'ampleur et durant plusieurs jours des opposants au régime manifestent au même endroit et sont dispersés par les gaz lacrymogènes et les canons à eau, jusqu'au 21 janvier.