La grogne des taxis contre Uber ne faiblit pas

Les taxis continuent de protester contre l’application de chauffeurs particuliers, accusée de concurrence déloyale.

Après des opérations escargot jeudi et vendredi dernier, les chauffeurs de taxis pragois ont de nouveau protesté hier en fin de journée. Un millier de véhicules a roulé au pas au centre-ville, au bord de la Vltava, comme les jours précédents (ils étaient 1400 jeudi selon la police, 2000 selon les organisateurs). Ils avaient dans un premier temps prévu de circuler aux abords de l’aéroport de la ville, avant de changer de stratégie au dernier moment.

Leurs manifestations de jeudi et vendredi n’ont que peu ralenti le trafic dans la capitale, pour le plus grand déplaisir d’une partie des contestataires. La manifestation d’octobre dernier avait causé des ralentissements dans les rues de Prague. Karolína Venclová, vice-présidente de l’Association des taxis (Asociace koncesionářů v taxislužbě), a confirmé à idnes.cz que « les collègues n’ont pas aimé […] que les médias présentent les manifestations de jeudi et vendredi comme un échec. Comme si nous avions simplement roulé sur l’avenue principale [Severojižní magistrála, l’axe principal nord-sud, ndlr], que rien ne s’était passé et que nous étions plus ou moins embarrassés. » D’après elle, l’absence d’incidents ou de ralentissements était l’un des objectifs des manifestations.

Face à l’absence de réaction de la part du conseil municipal, les taxis en appellent désormais au Premier ministre Andrej Babiš, qu’ils souhaitent rencontrer pour obtenir la mise en place d’une réglementation contre les applications de chauffeurs particuliers comme Uber ou Taxify. Leurs revendications ont déjà en partie été prises en compte, puisque le ministère des Transports a préparé un projet de loi visant à réguler ce type d’applications. Si les chauffeurs ne seront toujours pas obligés d’installer un taximètre dans leur véhicule, ils devront utiliser une application qui permette au ministère de contrôler les données, ou encore faire enregistrer leur automobile comme véhicule de transport. Une nouveauté qui mettra plus d’un an avant d’entrer en vigueur, en raison de l’absence de gouvernement stable. La Chambre des députés ne pourra étudier le texte qu’après la formation d’un nouveau gouvernement.