Après le charbon, la République tchèque se tourne vers le lithium

La mine de Paskov a fermé ses portes la semaine dernière et pose la question de la requalification des mineurs mais aussi de l’évolution énergétique du pays.

 

Vendredi dernier, les travaux d’extraction du charbon ont pris fin dans la mine Paskov, près d’Ostrava. Le site, dont l’existence était menacée depuis plusieurs années, se sépare de 800 mineurs, tandis que plus de 300 personnes continueront de travailler à la remise en état de la mine. Si ce n’est pas la seule mine de charbon qui ferme dans le pays, ni la dernière, la question de l’évolution de la production énergétique se pose.

Le charbon est toujours la première source d’énergie du pays (bien que la majorité du charbon extrait des mines tchèques soit destiné à l’exportation), mais le nucléaire et les énergies renouvelables progressent peu à peu. Dans le cadre du Paquet Energie-Climat de l’Union européenne, qui engage ses Etat-membres à augmenter la part d’énergie renouvelable dans la consommation finale, la République tchèque s’est fixé un objectif de 13% en 2020 (la moyenne de l’UE à de 20%). Un objectif qui devrait aisément être rempli, puisqu’en 2012 11,3% de l’énergie provenait de sources renouvelables.

Mais si les responsables politiques ne semblent pour le moment pas pressés d’accélérer la transition énergétique, certains analystes estiment que la place du charbon, voué à disparaître peu à peu, pourrait être prise par le lithium. Si les principaux gisements de ce métal existent dans les lacs salés de Bolivie ou du Chili, la République tchèque détiendrait 5 à 6% des réserves mondiales dans son sous-sol, principalement dans la région d’Ústí nad Labem. Il n’en faut pas plus pour que la construction de mines de lithium soit envisagée, d’autant plus que ses prix augmentent rapidement.

Selon le consultant Martin Kloz, cité par Česká Televize, la République tchèque sera capable de produire 20% de son énergie à partir de sources renouvelables à l’horizon 2040. D’ici là, des mines de lithium permettraient de conserver les emplois de l’industrie minière, mais aussi de mettre en place un vaste secteur de transformation du lithium jusqu’au produit final, qui est le plus souvent utilisé dans des batteries. L’impact de l’extraction du lithium, qui fait des ravages en Bolivie, n’est toutefois pas évoqué.

Photo : OKD