Polémique après l'arrestation de travailleurs illégaux dans l'entrepôt d'un site de vente en ligne

La manque de main-d’œuvre et la difficile obtention de visas pour les étrangers sont de nouveau pointés du doigt.

Les employés de Rohlik.cz ont eu la mauvaise surprise de voir la police des étrangers en arrêter 85 d'entre eux vendredi dernier, lors d'un contrôle. La raison ? L'absence de permis de travail pour ces employés ukrainiens. Une situation qui relance le débat sur les travailleurs immigrés et le manque de main-d’œuvre dans le pays. Le porte-parole de la police a confirmé que chacun d'entre eux est en revanche en possession d'un visa polonais.

Selon la direction de Rohlik.cz, il n'y a rien d'illégal. « Nous nous conformons à la loi sur l'emploi », affirme le propriétaire du site de vente en ligne Tomáš Čupr. « Pour une période de 90 jours maximum, un employé détenant un visa dans un pays membre de l'Union européenne peut travailler dans un autre pays de l'UE sans permis de travail », explique-t-il. La justice devra trancher quant à la légalité ou l'illégalité d'une telle pratique. « Il y a un conflit entre deux lois, » explique le président de l'Association des agences de recrutement Radovan Burkovič sur aktualne.cz. D'une part la loi sur le travail, qui n'exige pas de visa tchèque pour être employé, et d'autre part la loi sur le séjour des étrangers, où un permis est obligatoire.

En attendant, la question de la lenteur de délivrance des visas est de nouveau sur les lèvres des employeurs. Ceux-ci dénoncent un manque de flexibilité les empêchant de recruter autant que besoin. « Le gouvernement tchèque se comporte de manière tout à fait honteuse », dénonce Radovan Burkovič, en précisant que la Pologne est beaucoup moins regardante sur les visas attribués aux travailleurs étrangers (principalement des Ukrainiens) et les leur fournit en une quinzaine de jours. « Le gouvernement polonais a délivré en décembre dernier 900 000 permis de travail d'une durée de deux ans », ajoute-t-il.

Photo : Wikipédia