L'avenir des parcs nationaux en question

Un projet de loi de la chambre des députés visant à renforcer la protection des parcs nationaux est remis en question par le Sénat, qui pourrait défaire tout le texte.

Il est principalement question d'agrandir les zones de non-intervention, à savoir des espaces réservés à la nature et dans lesquels l'être humain n'aura pas le droit de se rendre. L'objectif, selon les députés, est de permettre à la faune de mieux se développer en restant à l'abri des humains. Chez les sénateurs, au contraire, on estime qu'un tel projet met en danger la vie de certains villages de montagne, principalement dans le parc de la Šumava : situés sur les territoires choisis pour les zones sans intervention, leur avenir pourrait être compromis selon les opposants au projet de loi.

Toutes les parties s'entendent toutefois pour dire qu'une loi est nécessaire pour définir le cadre régissant les quatre parcs nationaux du pays : celui de la Šumava, le plus grand, mais aussi ceux de Krkonoše, Podyjí, ou encore České Švýcarsko. Selon le président Miloš Zeman, les zones de non-intervention sont défendues par des fanatiques écologistes et seraient la cause de la propagation du dendroctone, un insecte xylophage ayant causé des ravages dans les forêts lors des dernières années. Il a également rappelé que les forêts du parc de la Šumava ont toujours été exploitées économiquement.

Les opposants au projet de loi estiment également qu'une intervention humaine dans le parc de la Šumava permettrait d'éviter l'asséchement de ses forêts, un phénomène progressif constaté depuis plusieurs années. Le débat, qui porte sur les quatre parcs nationaux du pays, a toutefois tendance à se concentrer sur celui de la Šumava. Étant le plus grand (680 kilomètres carrés) et le plus fréquenté du pays, il est celui qui cristallise le plus les tensions autour du projet de loi, au risque de faire oublier les autres parcs.

Photo : Wikipédia