La Russie veut défendre sa version de l'invasion d'août 1968

Le Conseil de sécurité russe veut regrouper des experts pour lutter contre la « falsification » de l'histoire.

La nuit du 20 au 21 août 1968, les troupes du Pacte de Varsovie entrent dans la capitale et mettent fin au Printemps de Prague. 108 personnes sont tuées et plusieurs centaines blessées lors d'affrontements avec les chars d'assaut qui circulent dans les rues. Cet événement a marqué un tournant dans l'histoire de la Tchécoslovaquie et a notamment entraîné la « normalisation » du système politique et de la société, à savoir un retour à une ligne communiste dure.
L'invasion de Prague est, selon le quotidien russe Kommersant, l'un des événements de l'histoire russe les plus « falsifiés ». Avec cinq autres moment-clés de l'histoire du pays, elle fait donc l'objet de l'attention du Conseil de sécurité du Kremlin. L'objectif est de rétablir la vérité historique, victime des « actions destructrices » des pays étrangers et de leur politique anti-russe. La désinformation organisée par ces pays aurait amené les jeunes russes à un « analphabétisme historique », d'après Moscou.
Le quotidien ne précise toutefois pas quels sont les points de discorde entre les Russes et les autres pays sur les événements en question. Outre l'invasion de Prague de 1968, la révolution de 1917, les accords avec l'Allemagne nazie sur le partage de la Pologne, ou encore l'importance de l'URSS dans la chute du régime nazi, font partie des événements pour lesquels la Russie veut défendre son interprétation.