Le Premier ministre ferme la porte à un référendum sur la sortie de l'UE

Sur la vague du référendum organisé au Royaume-Uni, des voix s'élèvent pour qu'un vote ait lieu également en République tchèque sur la question de la sortie de l'Union européenne.

« L'ouverture de ce débat causerait immédiatement des dommages à la République tchèque », a affirmé le Premier ministre Bohuslav Sobotka, invité sur le plateau de Václav Moravec sur Česká Televize dimanche dernier. Le chef du gouvernement souhaite rapidement faire oublier l'idée d'un référendum sur une possible sortie de l'Union européenne, soutenue par une partie de l'opposition mais aussi par le chef de l’État.

Le président Miloš Zeman a en effet déclaré la semaine dernière vouloir défendre l'organisation d'un référendum. « Je suis en désaccord avec ceux qui sont pour une sortie de l'Union européenne. Mais je ferai tout pour qu'il y ait un référendum et pour qu'ils puissent s'exprimer. Et cela vaut aussi pour le retrait de l'OTAN », a-t-il déclaré. Une position dénoncée par les sociaux-démocrates, mais saluée par l'extrême-droite. Le SPD de Tomio Okamura ou encore le parti Usvít (associé au Blok proti islamizaci) réclament depuis plusieurs mois la tenue d'une votation citoyenne, espérant attirer les voix des Tchèques mécontents de l'UE.

« Nous les Tchèques sommes sceptiques, mais nous sommes aussi rationnels et pragmatiques, et l'adhésion à l'Union européenne nous apporte des avantages indéniables et est dans l'intérêt national », a défendu le Premier ministre pour justifier son refus d'organiser un référendum. Le débat est loin d'être clos, notamment en raison des élections régionales et sénatoriales à venir en octobre. Dans l'opposition parlementaire, le parti Top 09 s'est déclaré opposé à un référendum, tandis que l'ODS n'a toujours pas pris de position claire à ce sujet.

Photo : Tchéquie Matin