La réforme de la police divise la coalition

La coalition gouvernementale est une nouvelle fois tiraillée par les désaccords entre ses membres, qui ne parviennent pas à conclure leur réforme de la police.

Les semaines se suivent et se ressemblent pour les trois partis représentés au gouvernement. D'un côté, les sociaux-démocrates du Premier ministre Bohuslav Sobotka. De l'autre, le parti ANO mené par le ministre des Finances Andrej Babiš. Entre les deux, le parti chrétien-démocrate qui s'efforce d'exister dans cette bataille médiatique. C'est cette fois une réforme de la police qui cristallise les tensions. Son objectif est de centraliser le travail des différents services de police et d'aboutir sur la création, en 2020, d'un Centre de lutte contre le crime organisé. Elle consisterait au rassemblement des services de lutte contre le crime organisé, le terrorisme, la cybercriminalité, la criminalité économique et la corruption.

Cette réforme est toutefois vivement critiquée au sein même de la police, pour laquelle ce rassemblement de plusieurs services est dangereux car il pourrait entraîner réduire les champs d'action de chaque service et risquer d'impacter les enquêtes principales en cours dans chacun d'entre eux. Le chef du Département de lutte contre le crime organisé Robert Šlachta a remis cette semaine sa démission en dénonçant ce projet de réforme.

Au sein du gouvernement aussi l'opposition est forte. Le ministre des Finances Andrej Babiš a soutenu que si le ministre de l'Intérieur Milan Chovanec (social-démocrate) validait la réforme, il s'agirait d'un « viol flagrant de l'accord de coalition. » Assurant qu'il ne « peu[t] pas imaginer que cela puisse arriver », le leader du mouvement ANO a soutenu qu'il ne voulait pas voir le gouvernement tomber, tout en restant ferme sur la réforme envisagée. Celle-ci, qui était initialement prévue pour débuter dès le 1er juillet prochain, a été repoussée d'un mois de manière provisoire, mais la question des modifications prévues reste en suspens.