Confiance du gouvernement : le parti social-démocrate s’abstient et laisse le champ libre au mouvement ANO

Les sociaux-démocrates s’abstiendront lors du vote de confiance à la Chambre des députés, faute d’alternatives plus avantageuses.

Après une semaine d’atermoiements, les sociaux-démocrates ont enfin choisi leur camp dans la crise politique qui secoue la République tchèque. Tandis que le parti communiste (KSČM) rappelait son soutien au mouvement ANO malgré de nouvelles révélations accablant le Premier ministre Andrej Babiš à propos de l’affaire du « Nid de cigognes », le parti social-démocrate (ČSSD) a préféré botter en touche en déclarant que ses députés s’abstiendraient lors du vote de confiance à la Chambre des députés, ce vendredi.

Dans un premier temps, le ČSSD a annoncé vouloir continuer son action au sein de la coalition gouvernementale, mais à condition qu’Andrej Babiš ne soit plus Premier ministre. Une proposition rejetée en bloc par le mouvement ANO. Les sociaux-démocrates n’ont finalement eu qu’un choix d’action restreint. Avant qu’ils ne choisissent leur camp dans cette crise, le président Miloš Zeman a affirmé que, si le gouvernement venait à perdre la confiance des députés, il nommerait de nouveau Andrej Babiš Premier ministre. Le chef du gouvernement a quant à lui assuré qu’il refuserait que soient organisées des élections anticipées. Entre-temps, le parti d’extrême-droite SPD avait proposé de gouverner avec ANO à la place du ČSSD.

Autant d’événements qui ont poussé les sociaux-démocrates à ne pas se prononcer ce vendredi. Accorder sa confiance à ANO n’est pas envisageable, mais voter contre le gouvernement ne l’est pas non plus, car cela reviendrait à renier l’action de leurs propres ministres. En outre, pour obtenir une dissolution de la Chambre des députés, 120 voix sont nécessaires (contre 101 pour un simple vote de défiance). Le mouvement ANO ayant 78 sièges sur 200 dans la Chambre basse, il faudrait que tous les autres partis votent la défiance pour que la Chambre soit dissoute. Une hypothèse irréaliste en raison  du soutien des communistes au gouvernement Babiš.

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