Andrej Babiš en passe de former un gouvernement

Le vote de confiance à la Chambre des députés devrait avoir lieu le 11 juillet prochain. 

Les mois de discussions et d'atermoiements qu'a connu la République tchèque devraient prendre fin prochainement. Le président Miloš Zeman a nommé hier les ministres potentiels de ce gouvernement, bien que plusieurs détails restent à régler. Huit mois après les élections et cinq mois après l'échec du premier gouvernement Babiš (qui continue de gouverner de facto depuis sa démission), les noms de la plupart des ministres sont connus et la coalition du mouvement ANO et du parti social-démocrate (ČSSD) devrait voir le jour, avec le soutien du parti communiste (KSČM). 

Sans les communistes, le gouvernement ne peut obtenir la confiance des députés lors du vote qui aura lieu le 11 juillet prochain. Bien qu'ils ne soient pas directement membres de la coalition, ils ont accepté de soutenir le gouvernement Babiš, à quelques conditions toutefois : les noms de certains candidats à un ministère ont été rejeté en bloc par le parti d'extrême-gauche, qui calque sa politique sur les déclarations du président Miloš Zeman.

Car si l'essentiel du gouvernement est formé, certains postes suscitent encore des discussions, et principalement celui de ministre des Affaires Etrangères. Les sociaux-démocrates, qui doivent obtenir ce poste d'après l'accord de coalition prévu avec le mouvement ANO, ont proposé que Miroslav Poche soit responsable de ce domaine. Mais le chef de l'Etat rejette en bloc cette candidature, sous prétexte que Miroslav Poche a eu récemment des propos sur l'immigration allant à l'encontre de l'opinion de Miloš Zeman. 

Les sociaux-démocrates devront trouver un autre candidat au ministère des Affaires Etrangères pour que le gouvernement puisse être totalement formé. Le vote de confiance à la Chambre des députés, le 11 juillet prochain, devrait permettre d'aller de l'avant, sans toutefois mettre fin aux débats : les partis d'opposition s'insurge contre la présence du parti communiste au plus près du pouvoir et regrettent que la démocratie fasse, d'après eux, un pas en arrière. 

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