Le gouvernement veut faciliter l'emploi des Ukrainiens, les syndicats s'y opposent

Le manque de main d’œuvre chronique pousse le gouvernement à prendre des mesures pour faciliter l'emploi des étrangers. Une politique que rejettent les syndicats, qui craignent pour les salaires.

Les quelques dizaines de milliers de postes à pourvoir dans le pays, principalement dans l'industrie, pourraient peu à peu trouver preneur si le gouvernement parvient à mettre en place sa politique consistant à accueillir plus d'étrangers dans le pays. Loin de vouloir accepter des ressortissants de tous horizons, l'objectif est principalement d'augmenter les contingents de nationalités déjà bien intégrées en République tchèque, en premier lieu les Ukrainiens.

Le ministère de l'Intérieur recensait l'an dernier près de 105 000 Ukrainiens (ils étaient 22 000 en 2001), qui forment la plus grande communauté derrière les Slovaques. Et puisque les problèmes d'intégration sont rares et que la coopération entre les deux pays existe déjà en matière d'immigration, la République tchèque souhaite amplifier le processus. Le ministère des Affaires Étrangères prévoit ainsi d'accepter un quota de 5500 Ukrainiens par an, contre 4300 à l'heure actuelle, ainsi que de simplifier l'obtention d'un visa de travail.

Les syndicats voient toutefois ce projet d'un mauvais œil. Selon eux, l'arrivée massive de travailleurs immigrés risque de faire baisser les salaires de tous les salariés. Les entreprises recruteraient en effet en priorité des étrangers, qui seraient alors moins regardants sur le niveau de leur salaire. « L'argument selon lequel il existe une pénurie de main-d'oeuvre n'est pas tout à fait vrai. Le niveau des salaires que certains employeurs offrent est à la limite de la survie et non un revenu décent pour un travail ardu », affirme le président de la Chambre syndicale tchéco-morave Josef Středula.

Du côté des patrons, le discours est diamétralement opposé. Le président de la Confédération des employeurs et entrepreneurs Jan Wiesner estime sur ihned.cz que les quotas de 5500 immigrés légaux par an sont trop faibles et « qu'il en faudrait au moins 7600 par an » pour satisfaire les besoin de l'économie tchèque, qui compte notamment 100 000 postes à pourvoir dans l'industrie.  Des négociations entre le gouvernement, le patronat et les syndicats doivent avoir lieu courant janvier, pour trouver un accord sur la politique à suivre en matière d'emploi d'une manière générale. La question de l'immigration pourrait y jouer un rôle important.

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