Les menaces de grève chez Škoda Auto se renforcent
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- Published on Thursday, 05 April 2018 00:10
- Written by Jerome Paquet
Les négociations entre les syndicats et la direction de l’entreprise peinent à avancer.
Les discussions à propos des hausses de salaires chez Škoda Auto avancent trop lentement aux yeux des syndicats, qui ont de nouveau agité hier la menace d’une grève, faute d’accord avec la direction. Celle-ci propose pourtant une hausse de 10% ainsi qu’un bonus pouvant atteindre 60 000 couronnes. Trop peu, affirment les syndicats, qui réclament 14% d’augmentation et rejettent en bloc la contre-partie demandée par l’entreprise: l’extension du temps de travail des ouvriers à la nuit du vendredi au samedi sur le site de Mladá Boleslav, sur le modèle des rotations en vigueur sur les sites de Kvasiny et Rychnov.
Les dirigeants du constructeur ont pourtant revu leur offre à la hausse à plusieurs reprises depuis le début de l’année, quand les négociations ont débuté. Ils ont finalement abandonné l’idée d’horaires de travail le week-end pour l’usine de Mladá Boleslav, mais avancent à reculons au sujet de la hausse des salaires. Les syndicats sont en position de force, s’appuyant sur le manque de main-d‘œuvre chronique ainsi que les résultats records de la firme tchèque (704 milliards de couronnes de chiffre d’affaires et 31,8 milliards de bénéfices l’an dernier).
Mais l’entreprise, qui compte 32 000 employés au total, pourrait indirectement faire les frais de l’augmentation des salaires de ses travailleurs. Leader du secteur automobile tchèque, Škoda Auto attire un grand nombre d’ouvriers, et subit ensuite les retards de ses fournisseurs. Par exemple, la hausse de la demande pour le modèle Kodiaq, produit à Kvasiny, a forcé Škoda à augmenter sa capacité de production. Mais son sous-traitant Adient, qui doit fournir les sigèes arrières, ne peut fournir suffisamment de pièces. « Si les salaires augmentaient considérablement, cela pourrait signifier que Škoda pompe les employés de ses fournisseurs », a affirmé le président des syndicats du constructeur Jaroslav Povšík dans les colonnes de Hospodářské Noviny.