Le ministère du Travail s'inquiète de l'impact de la robotisation sur l'emploi

L’État étudie les pistes qui permettront au marché du travail de s'adapter à la suppression de milliers d'emplois en raison de la robotisation.

La République tchèque possède le taux de chômage le plus faible de l'Union européenne (3,2 % selon Eurostat, 4,1 % selon le Bureau pour l'emploi). Mais cela pourrait ne pas durer, en raison du développement progressif de la robotisation sur le marché du travail. C'est ce qui est craint notamment par le directeur de cabinet du Premier ministre Vladimír Špidla, qui s'est exprimé sur le sujet lors de la conférence « Vers le travail 4.0 » (Směrem k práci 4.0), organisée par le ministère du Travail, et qui a pour but d'envisager les moyens d'agir pour adapter le marché du travail à la quatrième révolution industrielle (qui correspond à la numérisation et la robotisation de l'emploi).

D'après Vladimír Špidla, ce sont 53 % des emplois actuels qui sont menacés par la numérisation et la robotisation. Certaines professions pourraient disparaître. « Il y aura aussi de nouvelles professions, plus de gens auront besoin de services », a nuancé la ministre du Travail et des Affaires Sociales Michaela Marksová. Il n'en reste pas moins que la place prépondérante de l'industrie dans l'économie tchèque (au-dessus de 40 % du PIB du pays) rend le pays particulièrement vulnérable à la robotisation. Selon les études, c'est ici et en Slovaquie que les dégâts seraient les plus importants sur le marché du travail.

Selon le ministère du Travail et des Affaires Sociales, ce sont un dixième des emplois qui pourraient être supprimés dans les 20 prochaines années, soit 400 000 postes. L’État travaille donc à développer les possibilités de formation continue pour les travailleurs perdant leur emploi, mais aussi à encourager la population à se tourner vers les secteurs d'avenir, en particulier dans la santé et les services à la personne.  

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