L’année de la musique à Ostrava continue…en fanfare !

 Alors que Rock for People remuait les ondes de Hradec Králové en ce premier week-end de juin, c'est un tout autre genre de musique – non moins festif – qui a fait vibrer l'air d'Ostrava.

Saxophones, grosses caisses, triangles et flûtes traversières ; des orchestres de quelque 45 à 80 membres sont venus les 5 et 6 juin derniers mesurer leur talent d'interprétation à l'occasion du dix-septième concours d'harmonies ou orchestres à vent, tenu tous les deux ans dans la capitale moravo-silésienne. On connaissait la réputation de la tradition musicale tchèque avec des noms tels qu'Antonín Dvořák, Bredřich Smetana ou encore Leoš Janáček. Héritage des orchestres militaires, ce type de formation (dechový orchestr) apparaît également très populaire dans le pays, en comptant une densité au mètre carré fort impressionnante.

Drapeaux bleu-blanc-rouge donc, levés dans la douce brise ostravienne : cette année, économie de tissus pour l'événement international, qui a rassemblé la République Tchèque, la Slovaquie et… la France. En effet, fraîchement débarqués de Lyon par car en compagnie de Tigrou sa mascotte, l'harmonie de l'INSA a eu la chance de pouvoir se mesurer à des orchestres prestigieux, représentant la France dans la deuxième catégorie aux côtés des ensembles tchèques et slovaques.

Entre les colonnes de marbre du Dům Kultury d'Ostrava, ce sont donc 11 orchestres composés – officiellement – d'amateurs qui se sont prêtés au jeu, départagés par un jury international de six spécialistes de la musique (producteurs, compositeurs, chefs d'orchestres). Chaque orchestre y était jugé sur ses qualités d'interprétation d'une pièce imposée, ainsi que deux à quatre autres pièces de son choix.

Pour Mehdi Lougraïda, chef d'orchestre de l'harmonie de l'INSA, cela était également « l'occasion de faire découvrir le répertoire français de l'orchestre d'harmonie » : autour de Prelude de Jaroslav Sip (chef d'orchestre de l'harmonie tchèque et président du jury 2015), pièce imposée pour la seconde catégorie, les Lyonnais ont interprétés notamment Aerospace du compositeur Maxime Aulio. Très populaires également parmi ces types de formations, des classiques comme Philip Sparke mais aussi les fameuses musiques de John Williams et, du côté tchèque, les compositions de Pavel Staněk.

Se détendant autour d'un petit Jurassic Park (John Williams) et autres Danses bacchanales (Camille Saint-Saëns) devant le forum Nová Karolina, les Lyonnais semblaient satisfaits à l'issue de leur passage : « pour nous ça s'est très bien passé. » Ils ont vu leur sentiment confirmé au moment des résultats : premier prix (or avec décoration) dans leur catégorie ainsi que le prix du meilleur chef d'orchestre pour leur première compétition à l'étranger. Comme quoi le proverbe tchèque « co čech co muzikant » semble pouvoir s'étendre cette année à d'autres contrées !

Agnès André

Photo : Tchéquie Matin