L'attentat contre Heydrich, fait d'armes de la Résistance tchécoslovaque

 

Le 27 mai 1942, deux parachutistes tchèques tuaient le Protecteur de Bohême-Moravie dans un attentat.

Pendant la Seconde guerre mondiale, la Tchécoslovaquie, rapidement amputée des Sudètes, perd sa souveraineté et devient le Protectorat de Bohême-Moravie. Hitler nomme Reinhard Heydrich à la tête du Protectorat en 1941, en plus de son rôle de directeur de l'Office centrale de la sécurité du Reich, un organe affilié à la Gestapo.

Lors de son mandat, l'officier SS fait régner la terreur, faisant exécuter de nombreux résistants et accélérant la déportation vers le camp de Terezín. Au total, plus de 4 000 personnes seraient mortes pendant qu'il était gouverneur du Protectorat, ce qui lui vaut notamment le surnom de « boucher de Prague ».

Les services secrets britanniques décident alors d'éliminer Heydrich et montent pour cela l'opéraion Anthropoid. Sept parachutistes tchécoslovaques sont envoyés de Londres à Prague pour commettre l'attentat. Le 27 mai 1942, alors que Heydrich se rend à son bureau dans le château de Prague dans sa Mercedes, sans escorte policière, Jozef Gabčík se jette devant le véhicule et arme sa mitraillette pour abattre Heydrich, mais l'arme s'enraye. Jan Kubiš lance alors une grenade anti-char contre le véhicule, touchant l'officier SS dans le dos. Celui-ci est blessé mais sa vie n'est pas en danger. Il succombera finalement à ses blessures le 4 juin, vraisemblablement d'une septicémie.

Cet attentat, le seul assassinat réussi d'un haut dignitaire nazi pendant la guerre, marque un tournant. En représailles, le village de Lidice, où les parachutistes se seraient réfugiés, est rasé. Les hommes sont exécutés sur place, les femmes déportées à Ravensbrück, les enfants à Chelmno. Les habitants de Ležáky sont également abattus en masse.

Les sept parachutistes membres de l'opération Anthropoid se réfugient dans la crypte de l'église orthodoxe Cyrille-et-Méthode de Prague, où ils sont assiégés par 800 SS le 18 juin. Durant la bataille, qui dure plus de sept heures, certains sont abattus, les autres se suicident. Avant leur mort, les parachutistes répondent « nous sommes Tchèques et ne nous rendons jamais ! » (« Jsme Češi, nikdy se nevzdáme! ») aux SS souhaitant les capturer vivants.