Entre aides sociales et discrimination, la difficile intégration des Roms

Malgré les efforts faits par le gouvernement pour aider les Roms à s’intégrer dans la société, la minorité peine à s’insérer pleinement parmi le reste de la population et à être reconnue.

Le district de Chánov, à Most (région d’Ústí nad Labem), a annoncé cette semaine un déficit de 30 millions de couronnes dans son budget consacré aux Roms. L’objectif est d’aider les habitants à payer leur loyer ainsi que les factures d’eau et d’électricité, mais peu de gens sont capables de rembourser ces dettes. A Děčin, le montant total s’élève à 80 millions de couronnes.

Ces aides municipales doivent être remboursées petit à petit par les habitants, mais la réalité est toute autre. Avec environ 80 % de chômage, la population Rom est rarement en mesure de rembourser les aides reçues pour vivre. Des aides qui pourraient un jour être en partie soumises à la condition d’avoir un emploi ou de scolariser ses enfants. Ainsi, les allocations pour chaque enfant né seraient sujettes à la fréquentation régulière d’une école par les enfants Roms.

La difficulté pour les Roms est alors de pouvoir trouver un travail suffisamment rémunéré, ou même de trouver une école qui souhaite accueillir les enfants, ce qui n’est pas toujours le cas. Depuis la chute du communisme, la communauté Rom a obtenu le statut de minorité nationale. Ce nouveau statut leur donne le droit à l’éducation dans leur langue maternelle ou l’utilisation de leur langue maternelle dans les documents officiels, ou encore la garantie de préservation de leur culture. Pour défendre leurs droits, plusieurs associations ont été créées, cherchant à faire entendre la voix de cette population qui représenterait entre 250 000 et 300 000 habitants (bien que seulement 40 000 déclaraient le romani comme langue maternelle, et 13 000 personnes se déclaraient de nationalité Rom).

Pour lutter contre la discrimination dont ils sont victimes, les Roms multiplient les initiatives pour faire connaître leur culture. Ainsi, le musée Rom de Brno, unique au monde, existe depuis 1991 pour promouvoir le mode de vie des Roms, qui organisent depuis 2012 le festival de rue Ghettofest, situé dans le « Bronx de Brno » et destiné à faire connaître les habitants des quartiers sensibles et leurs modes de vie.

Photo : komixxx.cz