La police mise en cause après une manifestation islamophobe à Prague

A la suite des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants samedi, l'efficacité de la police est remise en question.

 

Samedi, à l'appel notamment du groupe islamophobe allemand Pegida, des groupes d'extrême-droite se sont donné rendez-vous pour une marche européenne contre l'islam. La manifestation de Prague, si elle n'a réuni que 500 personnes selon la police, a toutefois fait la une de l'actualité en raison des affrontements qui ont eu lieu par la suite entre certains manifestants et les policiers.

En marge du cortège, mené par le Bloc contre l'islam (Blok proti islamu) et le groupe Démocratie nationale (Narodní Demokracie), des personnes masquées ont lancé un cocktail Molotov dans le centre social Klinika, qui vient en aide aux réfugiés. Un véhicule de la radio nationale Český Rozhlas a également été vandalisé, la radio étant accusée de donner des informations erronées au sujet des migrants. Des affrontements directs ont eu lieu entre certains manifestants et les forces de l'ordre. Au total, 13 personnes ont été interpellées après la manifestation qui s'est déroulée dans le quartier de Malá Strana.

En réaction à ces interpellations, les groupes d'extrême-droite ont accusé des policiers de s'être faits passer pour des manifestants afin de semer le trouble et provoquer les affrontements. Český Rozhlas s'est de son côté plaint du manque de réactivité des forces de l'ordre, qui auraient refusé d'intervenir selon la radio. Si le chef de la police Tomáš Tuhý affirme qu'aucune défaillance n'a été constatée concernant le dispositif de sécurité mis en place, des voix s'élèvent également au sein de la coalition gouvernementale pour critiquer l'efficacité des forces de l'ordre. Le ministre de l'Intérieur Milan Chovanec a indiqué qu'une enquête interne a débuté et que ses conclusions seraient connues d'ici deux semaines.