Les émissions de gaz à effet de serre, en baisse, restent élevées

En marge de la COP21, les études se multiplient pour mesurer l'impact de la République Tchèque sur le réchauffement climatique et soulignent que le pays doit encore progresser à l'avenir.

En matière de lutte contre le réchauffement climatique, les résultats de la République Tchèque peuvent montrer un verre à moitié plein ou à moitié vide, selon le point de vue. Car le pays a fait de plus gros effort que la plupart des autres pays de l'Union européenne, réduisant ses émissions de 33 % sur la période 1990-2012, contre 19,2 % pour ses voisins. Mais dans le même temps, l'économie tchèque produit toujours 70 % de carbone de plus que ses homologues. La baisse amorcée doit donc être accentuée pour que la République Tchèque rattrape son retard.

Car si l'industrie travaille depuis la chute du communisme à une réduction de la pollution, non sans succès, elle n'est plus la seule source de gaz à effets de serre. Le chauffage des ménages et le trafic automobile prennent en effet de plus en plus d'importance dans la pollution atmosphérique, sans que l’État ne propose de réelle alternative. Le chauffage au charbon, qui concerne 4 millions de foyers, ne semble pas être remis en question, comme l'atteste la décision du gouvernement d'étendre le forage dans la mine à ciel ouvert de Bílina, en Bohême du Nord, le mois dernier.

Concernant le trafic automobile, principale source de pollution à Prague et Brno, ce sont les municipalités qui ont pris des initiatives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'an dernier, Brno a commencé à renouveler sa flotte de bus en utilisant des nouveaux véhicules roulant au gaz naturel. Ostrava a suivi la même stratégie début novembre. A Prague, une zone de faibles émissions doit être mise en place en janvier prochain. Les véhicules les plus polluants (norme Euro 1 pour les véhicules essence, Euro 3 pour les véhicules diesel) devront payer une taxe de 80 couronnes pour pouvoir circuler dans le centre de Prague. La zone sera testée pendant l'année 2016 et entrera en application à partir de 2017.

Le gouvernement a annoncé vouloir atteindre une baisse de 40 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, le pays ayant déjà atteint les objectifs prévus pour 2020. Une annonce qui ne satisfait pas complètement les écologistes, qui demandent le vote d'une loi contre les énergies fossiles.

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