Prague veut restreindre la circulation automobile à partir de 2016

Le ministère de l’Ecologie et la ville de Prague se sont mis d’accord sur la création d’une « zone à faibles émissions », pour réduire la pollution. C’est une première en République Tchèque.

Le ministre de l’Ecologie Jan Kříž et l’adjoint au maire de Prague Jiří Nouza ont présenté hier une mesure controversée : la création d’une zone de faibles émissions (LEZ, Low Emissions Zone) au centre de Prague, visant à améliorer la qualité de l’air dans la capitale. Ces LEZ limitent l’accès aux véhicules les plus polluants, avec un péage ou en leur interdisant totalement de pénétrer dans la zone préservée. Le gouvernement soutiendra Prague pour la mise en place de cette LEZ avec des subventions soutenant d’autres moyens de transports, comme le covoiturage ou le vélo.

La mise en place de la zone de faibles émissions devrait prendre du temps. La première contrainte sera pour le gouvernement de décréter quels véhicules sont considérés comme trop polluants, en se fiant aux classifications européennes sur les émissions de CO2. La détermination des catégories de véhicules devrait être prête d’ici un an. Prague, de son côté, doit déterminer la taille exacte de cette LEZ, qui devrait être en application à partir de 2016. La municipalité réfléchit à deux possibilités. Une zone minimaliste, uniquement dans le centre-ville (Staré et Nové Město), représentant 6% de la superficie totale de la ville, ou une version élargie, intégrant les quartiers de Žižkov et Vinohrady, soit 12% de la superficie de Prague.

Les LEZ existent déjà depuis plusieurs années dans plusieurs pays d’Europe. La Suède a été la première à les expérimenter, dès 1996, avant que l’Italie, l’Allemagne ou encore l’Italie ne fassent de même. Au total, environ 200 villes d’Europe avaient mis en place une LEZ au début de l’année. En France, en revanche, aucune zone de faibles émissions n’a encore été mises en place. Prévue dans le Grenelle de l’environnement, votée en juillet 2010, la mesure a été suspendue en juillet 2012, plusieurs rapports montrant que les ménages les plus modestes seraient les plus touchés, n’ayant pas les moyen d’acheter un véhicule moins polluant ou de payer les droits d’accès aux centre-villes.

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