Le ministre de la Santé dans la tourmente à propos de la campagne de vaccination

Des voix s'élèvent pour commander des doses du vaccin russe contre le covid-19, mais le gouvernement refuse de le faire tant que Sputnik V n'est pas officiellement approuvée par l'Union européenne. 

Le président Miloš Zeman a mis la pression sur le gouvernement hier en demandant la démission du ministre de la Santé Jan Blatný, du ministre des Affaires étrangères Tomáš Petřiček, ainsi que de la directrice de l'Office national de contrôle des médicaments (Státní úřad pro kontrolu léčiv, SÚKL) Irena Storová. Le chef de l'Etat a fait cette demande car le gouvernement refuse pour l'instant de commander des doses du vaccin Sputnik V, au motif que celui-ci n'a pas encore été approuvé par l'Agence européenne des médicaments (EMA). 

"Je ne changerai pas d'avis tant que je serai ministre", a réaffirmé hier devant les députés Jan Blatný, en soulignant que pour le moment seules la Hongrie et la Slovaquie ont fait part de leur intérêt pour le vaccin russe. "Je maintiens que les vaccins utilisés en République tchèque doivent être sûrs et évalués par l'Agence européenne des médicaments, quelle que soit leur origine." 

Le ministre a ensuite détaillé l'avancée de la campagne de vaccination, vivement critiquée pour son retard par rapport aux autres pays. Selon lui, 1 274 250 doses ont été livrées en République tchèque, et 90% d'entre elles ont déjà été administrées. Il prévoit que 35 000 doses seront administrées quotidiennement en mars, et le double en avril. Le Premier ministre Andrej Babiš a pour sa part nié prévoir le moindre remaniement, malgré les pressions du président Zeman. 

L'examen du vaccin russe par l'EMA a débuté la semaine dernière. La Russie affirme pouvoir vacciner 50 millions d'Européens à partir de juin. 

Photo : vlada.cz