Le nombre d’arrêts maladie a nettement augmenté l’an dernier

La réforme supprimant les trois jours de carence a coïncidé avec une nette hausse du nombre de congés maladie.

C’était la principale crainte des entreprises et elle s’est vérifiée. Le nombre d’arrêts maladie a augmenté de 28% au troisième trimestre l’an dernier, par rapport à la même période en 2018. Cela correspond à 40 000 congés supplémentaires (sur un total de 183 882) pris après la mise en œuvre de la réforme, qui est devenue active le 1er juillet dernier. D’après une étude menée par la Chambre de commerce, la réforme devrait coûter 5 milliards de couronnes par an aux entreprises.

Le parti conservateur Top09 a vivement critiqué la réforme. « Il s’est passé exactement ce contre quoi nous avions prévenu le gouvernement socialiste », a indiqué la formation politique sur Twitter, ajoutant que la hausse du nombre d’arrêts maladie n’était pas due à une quelconque épidémie mais à un effet du populisme du gouvernement. La ministre du Travail et des Affaires Sociales Jana Maláčová (sociale-démocrate) a immédiatement réagit : « vous souhaitez probablement que les malades se tuent à la tâche », a-t-elle répondu au parti politique, reprenant ainsi l’argument principal en faveur de la réforme.

Les sociaux-démocrates, porteurs du projet initial, avaient en effet insisté sur le fait que beaucoup de salariés venaient travailler quand ils sont malades pour ne pas être pénalisés financièrement par les trois jours de carence. Selon la ministre, « un plus grand nombre d’arrêts signifie moins de personnes malades sur leur lieu de travail. » Elle a rejeté l’idée selon laquelle certains individus pourraient profiter de la situation. A l’inverse Top09 voit derrière cette hausse une augmentation du nombre de fraudeurs, qui réclament un arrêt maladie sans raison valable.