Les pharmacies disparaissent des campagnes

De plus en plus d’habitants n’ont pas accès à une pharmacie dans leur commune.

La République tchèque compte 80 communes de plus de 2000 habitants qui ne comptent aucune pharmacie. Les trajets pour acheter des médicaments s’allongent d’année en année, sans que cela ne change. L’an dernier, seuls 14% des communes du pays avaient une pharmacie sur leur territoire. Car tandis que le nombre d’officines augmente régulièrement dans les grandes villes (on en compte 333 à Prague), les campagnes se dépeuplent.

Certaines petites villes comme Chlumec (4430 habitants), près d’Ústí nad Labem, ou Dětmarovice (4200 habitants), près de Karviná, sont dans la même situation, et l’accès aux soins n’est plus aussi aisé qu’auparavant. Un paradoxe dont les conséquences  pourraient être plus importantes que prévues, puisque les Tchèques achètent de plus en plus de médicaments sans passer par leur médecin.

Les pharmacies doivent faire face à la concurrence toujours plus grande d’internet, où il est déjà possible d’acheter des produits de parapharmacie, pour lesquels il n’est pas nécessaire d’avoir une ordonnance. Les e-shops spécialisés militent depuis plusieurs années pour pouvoir vendre également des médicaments nécessitant une ordonnance, sur le modèle britannique, mais se heurtent au refus des pharmaciens.

Les petites officines, situées dans les zones les moins accessibles, peuvent bénéficier d’une subvention pour compenser leur manque à gagner. 53 d’entre elles (sur les 2755 pharmacies du pays) ont obtenu l’an dernier une prime versée par les compagnies d’assurance maladie, et qui peut atteindre jusqu’à 600 000 couronnes.