Le gouvernement rétropédale sur l’interdiction du glyphosate

L’interdiction d’épandage de pesticides à base de glyphosate a été annulée par le ministère de l’Agriculture.

Fin septembre, le ministère de l’Agriculture annonçait vouloir en partie mettre fin au glyphosate. Son épandage et son utilisation pour accélérer la maturation des céréales devaient devenir interdits à compter du 1er janvier prochain. La raison principale de cette mesure était la lutte contre la sécheresse.

Mais le ministère a brusquement fait machine arrière hier, en annonçant que l’épandage de ces produits serait finalement autorisé l’année prochaine, comme les années précédentes. Selon le porte-parole du ministère Vojtěch Bílý, cette décision a été prise en concertation avec les professionnels du secteur ainsi que les organes de contrôle. L’Association de l’agriculture privée (Asociace soukromého zemědělství) expliquait par exemple par la voix de son secrétaire Jaroslav Šebek qu’il n’existe pas encore d’alternative crédible aux produits à base de glyphosate (en particulier le Roundup), et que leur interdiction nuirait grandement à la compétitivité des agriculteurs tchèques par rapport à leurs concurrents de l’étranger.

Le séchage des graines (principalement de maïs, de colza ou de tournesol) sera en revanche bel et bien interdit à partir de l’année prochaine. Le glyphosate permet aux céréales d’arriver à maturité plus rapidement, et donc aux exploitations agricoles de gagner en rendement. Selon Vojtěch Bílý, la qualité des grains pourrait s’en ressentir et les coûts pourraient partir à la hausse, puisque la production devrait être moindre. Le prix pour le consommateur ne devrait toutefois pas augmenter outre mesure, affirme-t-il.

L’an dernier, les exploitants agricoles ont utilisé 750 000 litres de pesticides à base de glyphosate en République tchèque. C'est moins qu'en 2013, quand 935 000 litres avaient été consommés.