L’Ecosse veut s’inspirer des Tchèques et des Slovaques

Alors que les Ecossais votent aujourd’hui dans un référendum pour ou contre leur indépendance, certains se tournent vers la séparation entre Tchèques et Slovaques il y a 21 ans, y trouvant un exemple à suivre.

D’ici 24 heures, l’Écosse pourrait avoir décidé de se séparer du Royaume-Uni. Les sondages au sujet du référendum sur l’indépendance écossaise sont serrés, ne permettant pas de déterminer l’avenir de cette petite nation avant qu’il ne soit joué dans les urnes. En revanche, toutes les spéculations sont permises, la principale étant de savoir comment l’Écosse pourrait conserver la livre sterling britannique tout en étant indépendante. C’est ainsi que les têtes se tournent vers la République Tchèque et la Slovaquie. En effet, leur séparation en 1993 a donné naissance à une éphémère union monétaire.

Prévue pour durer six mois et être éventuellement renouvelée, celle-ci n’a existé en réalité que 38 jours. Dès le 8 février 1993, les deux pays ont entériné l’union, pour plusieurs raisons. Le divorce tchéco-slovaque ne devait être que politique, et la couronne devait rester la monnaie commune. Alors que les biens de l’État avaient été partagés aux deux tiers pour la République Tchèque et un tiers pour la Slovaquie (selon la taille des pays et de leurs populations), la direction de la monnaie avait été partagée à parts égales entre Prague et Bratislava. L’absence d’union financière et politique n’a pas convaincu les observateurs de l’époque, sceptiques quant à la survie de l’union monétaire.

Les Slovaques en particulier n’avaient pas confiance en ce système et, craignant une dévaluation de la couronne en Slovaquie, ont massivement transféré leur argent vers des banques tchèques… créant les conditions d’une dévaluation de la monnaie dans leur pays. Les différences entre les économies tchèque et slovaque ont également eu raison de l’union monétaire. Quand Prague se lançait dans une politique économique libérale, la Slovaquie, en grande partie dépendante de l’industrie lourde, ne pouvait suivre et comptait 10% de chômeurs.

L’union monétaire fut donc enterrée dès le 8 février, chaque pays ayant désormais une indépendance totale. Mais, si cet aspect de la séparation entre Tchèques et Slovaques n’a pas fonctionné, les Écossais pourraient tout de même s’inspirer de la douceur du divorce entre les deux pays.