Polémique à la Chambre des députés suite à l'élection d'un député communiste à la tête commission de contrôle de la police des polices

L'élection d'un député communiste à la tête de la commission de contrôle de la police des polices au sein de la Chambre des députés suscite la colère de la population et des autres partis politiques. 

L’imbroglio autour de Zdeněk Ondráček et du parti communiste (KSČM) n’est pas prêt de prendre fin. Le député a été proposé par son parti comme candidat à la tête de la commission chargée du contrôle de l’Inspection générale des corps de sécurité (Generální inspekce bezpečnostních sborů, GIBS), la police des polices. Il a été élu vendredi grâce à l’absence de députés des autres partis (notamment un tiers des députés ANO et les deux tiers des sociaux-démocrates).

La nomination d’un représentant communiste à la tête de cette commission au sein de la Chambre des députés ne faisait pas débat, puisque chacun des principaux partis ont obtenu la direction d’au moins une commission. Mais c’est Zdeněk Ondráček qui cristallise les tensions au sein de la chambre basse, en raison du passé du député : lors des manifestations de la Révolution de velours en novembre 1989, il était à la tête d’une unité de police (le Corps de sécurité nationale, Sbor národní bezpečnosti, SNB) et a pris la décision d’intervenir contre les manifestants. Il a répété à plusieurs reprises ne pas regretter son travail au sein de la SNB et s’être contenté d’appliquer les ordres.

Le Premier ministre Andrej Babiš, lui-même absent au moment du vote de vendredi, a annoncé vouloir organiser un vote pour retirer à Zdeněk Ondráček la direction de la commission. D’autres partis devraient s’allier à lui (notamment le parti civique ODS). Des milliers de personnes se sont réunies hier soir dans plusieurs villes du pays pour manifester contre Zdeněk Ondráček et le parti communiste.

Le député se défend pourtant : « je n’ai jamais violé la loi », a-t-il affirmé à la Chambre des députés. Le parti communiste ne comprend lui non plus pas pourquoi son représentant fait l’objet de tant de critiques et considère que les manifestations « ne sont pas démocratiques. » Le leader du parti Vojtěch Filip a confirmé dimanche la ligne du parti à propos de la répression des manifestations de 1989 par la police. « Je ne vois vraiment pas en quoi cela pourrait être mauvais, puisque nous avons besoin que les gens se sentent en sécurité, et la police a fait son travail », a-t-il affirmé.