Miloš Zeman charge officiellement Andrej Babiš de former un gouvernement

Le leader du mouvement ANO veut avoir une équipe opérationnelle avant Noël mais doit faire face à une forte opposition.

Sans surprise, le président Miloš Zeman a officiellement demandé à Andrej Babiš de mettre en place un gouvernement. Les négociations pour la formation d’une coalition ont pourtant échoué avec les autres formations politiques, forçant le leader du mouvement ANO à revoir sa copie. Devant l’impossibilité de trouver des alliés, l’ancien ministre des Finances est déterminé à gouverner seul. Il devrait mettre en place un gouvernement composé des membres d’ANO et de membres de la société civile et tenter de fonctionner sans avoir la majorité à la Chambre des députés.

Cette stratégie lui permet d’avoir les coudées franches pour former un gouvernement avant Noël, selon son souhait, mais lui empêche d’obtenir la confiance de la chambre basse. Une situation à la limite de la constitutionnalité, mais qui ne dérange pas le président Zeman outre mesure. « J’ai décidé  de ne pas lier Andrej Babiš à une telle contrainte », a-t-il déclaré hier. « J’ai moi-même eu un gouvernement minoritaire qui a duré quatre ans [à la suite des élections anticipées de 1998]. Mon gouvernement minoritaire a fait trois réformes : la privatisation des banques, la professionnalisation de l’armée et l’établissement de l’autonomie des régions. Quelles réformes a entrepris le gouvernement Sobotka ? Aucune, il a juste gardé les choses en l’état », a-t-il ajouté dans l’émission Radiožurnál de Český Rozhlas.

Le parti conservateur Top09 souhaite empêcher la formation d’un gouvernement en refusant d’élire le président de la Chambre des députés. Le leader du parti Miroslav Kalousek a confirmé cette stratégie hier, expliquant qu’il doit encore convaincre les autres formations politiques de la suivre. Sans président à la Chambre des députés, la réunion constituante ne peut prendre fin, et ce n’est qu’après cette étape, prévue le 20 novembre prochain, que le gouvernement de Bohuslav Sobotka pourra démissionner et que Miloš Zeman pourra nommer un nouveau Premier ministre. Une option qui a peu de chances de voir le jour, puisqu’elle pourrait empêcher la Chambre des députés de valider le budget de l’Etat pour l’année 2018 si la formation du gouvernement tardait trop.

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