Pilný nouveau ministre des Finances, la coalition reste divisée

La nomination d’un nouveau ministre en remplacement d’Andrej Babiš ne devrait toutefois pas suffire à éteindre les braises.

Depuis l’annonce de la démission du Premier ministre Bohuslav Sobotka le 2 mai dernier, la sphère politique tchèque est passée par tous les états. Le chef du gouvernement a finalement dû batailler ferme pour annuler sa démission et imposer au président Miloš Zeman le limogeage du leader d’ANO Andrej Babiš, cible de toutes les critiques en raison de son omniprésence médiatique et des soupçons de conflits d’intérêts et de fraude fiscale dont il fait l’objet.

Ivan Pilný, son remplaçant au ministère des Finances, est également issu du parti ANO (en conformité avec l’accord de coalition), mais sa personnalité discrète est un atout qui permettra d’apaiser en partie les tensions du gouvernement. L’homme est également jugé suffisamment éloigné des intérêts d’Andrej Babiš aux yeux des sociaux-démocrates, contrairement aux deux précédents candidats au poste, l’adjointe de l’ancien ministre des Finances Alena Schillerová, et l’actuel ministre de l’Environnement Richard Brabec.

L’ombre d’Andrej Babiš devrait toutefois encore planer sur le gouvernement lors des prochains mois. Alors que son mouvement ANO est décrit comme le « parti d’un seul homme », il est difficile d’imaginer que l’une des plus grosses fortunes du pays reste totalement en retrait jusqu’aux prochaines élections. Il pourrait même profiter de sa situation paradoxale (à l’écart du gouvernement mais dirigeant du deuxième parti de la coalition) pour mener une politique dure à l’encontre de Bohuslav Sobotka et des sociaux-démocrates, pour accroître encore son avance dans les intentions de vote avant les élections d’octobre.