Nid de cigognes : Andrej Babiš face aux accusations de corruption

Le ministre des Finances est accusé d'avoir obtenu des subventions européennes de manière illégale pour un projet de ferme moderne.

La question des subventions européennes versées au « Nid de cigognes », cette ferme moderne détenue par le groupe d'agro-alimentaire Agrofert, n'a pas fini de faire trembler le paysage politique tchèque. En cause, 50 millions de couronnes de dotations européennes délivrés au porteur du projet en 2009, une somme prévue pour le développement du tourisme et des petites entreprises. La ferme, devenue possession d'Agrofert en 2014, n'aurait pas pu recevoir d'aides de l'Union européenne si elle avait appartenu au groupe d'Andrej Babiš à cette époque.

Or, d'après les médias, la ferme était détenue par Agrofert jusqu'en 2008. Des sociétés anonymes ont par la suite été propriétaires de la ferme, au moment où les subventions ont été décidées par Bruxelles puis versées. Ce sont ces sociétés anonymes qui sont dans le collimateur de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) et de la police tchèque, qui cherchent à connaître le nom des propriétaires de ces sociétés afin d'établir s'il y a eu une fraude concernant l'obtention de subventions européennes.

Si elle était avérée, une telle fraude mettrait le ministre des Finances Andrej Babiš dans une position inconfortable : régulièrement accusé de conflit d'intérêts en raison de sa position au gouvernement ainsi que ses larges possessions dans l'économie ou dans les médias, le leader du parti ANO s'est lancé en politique en 2011 en faisant de la lutte contre la corruption l'un de ses objectifs principaux. Concernant les subventions attribuées au « Nid de cigognes », le ministre reste pour l'instant silencieux, se contentant d'affirmer qu'il ne connaît par les propriétaires des sociétés incriminées. Une position qui ne satisfait pas les partis d'opposition ODS et Top 09, qui estiment qu'Andrej Babiš devrait s'expliquer lors d'une session extraordinaire à la chambre des députés.