Face à l'afflux de réfugiés, la sphère politique se divise

Les annonces régulières de nouveaux réfugiés en République Tchèque et dans le reste de l'Europe donnent à réagir aux responsables politiques du pays, dont les divergences se font de plus en plus sentir.

Les arrestations régulières de migrants illégaux, pour la plupart des réfugiés venant de Libye ou de Syrie, incitent le monde politique à prendre des positions de plus en plus radicale sur la question de l'immigration. Mardi, le ministre des Finances et leader du mouvement ANO Andrej Babiš a affirmé qu'il est nécessaire de fermer les frontières extérieures de l'espace Schengen ainsi que de créer un grand camp pour les réfugiés hors de cet espace, par exemple en Turquie. « Quand vous regardez la carte, Schengen a une apparence particulière. La Grèce est solitaire et la Hongrie est la prochaine frontière. La question est de savoir si les armées macédonienne ou bulgare ont besoin de l'aide de l'OTAN », a-t-il ajouté.

Les déclarations d'Andrej Babiš ont été vivement critiquées, le ministre des Finances étant notamment accusé de populisme par le vice-Premier ministre Pavel Bělobrádek (KDU-ČSL). Celui-ci a ajouté vouloir « éviter les solutions simples. Surtout dans une situation où notre société tend vers le fascisme. »

Le Premier ministre Bohuslav Sobotka (ČSSD) a tenu de son côté à rappeler que « la seule solution est de mettre fin à la guerre en Syrie et en Libye et pour cela il faut rassembler la pression de l'Union européenne et de l'ensemble de la communauté internationale. » Le chef du gouvernement a également tenu à rappeler son opposition aux quotas de migrants imaginés par la Commission européenne, et dont le refus tchèque a été vivement critiqué par le chancelier autrichien Werner Faymann, qui estime que seule cette politique permet de réduire l'afflux de réfugiés dans l'Union européenne.

Plus de 3 000 migrants illégaux ont été arrêtés par la police tchèque durant le premier semestre de l'année. Un chiffre en forte hausse par rapport à l'année dernière qui s'explique à la fois par un plus grand nombre de réfugiés sur le territoire et par le renforcement des contrôles effectués par la police, notamment dans les trains.

Photo : ANO