La République Tchèque vent debout face aux quotas de migrants

 

La classe politique tchèque rejette la demande de la Commission européenne, qui souhaite voir un millier de migrants être accueillis dans le pays d'ici deux ans.

L'afflux massif de migrants en Europe a obligé la Commission européenne à statuer sur leurs futurs pays d'accueil. Elle a ainsi présenté hier sa stratégie concernant l'immigration et recommandé que les États membres de l'Union européenne accueillent un total d'environ 40 000 migrants lors des deux prochaines années, essentiellement des Syriens et des Érythréens. La République Tchèque, qui s'était opposée à une répartition des migrants par quota (comme par exemple la Slovaquie, la Pologne, mais aussi la France ou l'Allemagne), devrait accueillir 1 328 personnes sur deux ans.

Les quotas de migrants accueillis par pays ont été établis en prenant notamment en compte le nombre d'habitants, le taux de chômage, le PIB, le nombre de demandes d'asile reçues dans le passé et le nombre d'étrangers déjà accueillis dans le cadre de la protection internationale. D'après la répartition de la Commission européenne, c'est l'Allemagne qui recevrait le plus de migrants (11 849 d'après Europa.eu, cité par ct24.cz), devant la France (9 127) et l'Espagne (5 837). Avec 1 853 migrants, la République Tchèque serait au niveau de la Suède (1 860) et devant l'Autriche (1 657).

Le Premier ministre a réaffirmé son opposition à ce système, soulignant que les quotas « ne sont pas une solution durable à la crise actuelle de l'immigration. » Le reste du monde politique a maintenu la même position, refusant ce qui « sera perçu comme un diktat de Bruxelles » selon le député social-démocrate Jan Hamáček.

L'autre argument tchèque est de soutenir que les migrants ne souhaiteront pas s'installer durablement dans le pays ou l'un de ses voisins, ce qui rendrait ainsi leur accueil inefficace. Le vice-Premier ministre Pavel Bělobrádek (chrétiens-démocrates) a ainsi souligné que « leur pays de destination est l'Allemagne », rappelant qu'aucune règle n'interdit aux migrants de voyager dans l'espace Schengen par la suite.

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