L'état d'urgence prend fin dimanche, le gouvernement cherche une alternative pour maintenir les mesures sanitaires

Sans surprise, la Chambre des députés a rejeté la prolongation de l'état d'urgence sanitaire. Le gouvernement devra trouver d'autres solutions pour mettre en place ses mesures contre la pandémie. 

Les discussions se sont longuement prolongées, mais la partie semblait jouée d'avance. Les députés du mouvement ANO et du Parti social-démocrate (ČSSD) ont été les seuls à voter en faveur d'une prolongation de l'état d'urgence sanitaire, tandis que l'ensemble de l'opposition ainsi que le Parti communiste (soutien officieux de la coalition gouvernementale) se sont prononcé contre. L'ultime demande du Premier ministre Andrej Babiš, qui consistait en une prolongation de deux semaines au lieu de quatre, a également été rejetée. L'état d'urgence prendra donc fin le 14 février à minuit. En théorie, cela signifie que l'ensemble des mesures sanitaires prises par le gouvernement prendront fin dans la foulée. 

En pratique, la situation devrait être moins catastrophique et plus compliquée que cela. Le ministre de l'Intérieur Jan Hamáček a annoncé que le gouvernement prendrait toutes les mesures possibles dès lundi, dans le cadre de la loi sur la protection de la santé publique. En parallèle, les présidents de plusieurs régions (Bohême centrale, Pardubice, Karlovy Vary, Liberec et Olomouc) ainsi que le maire de Prague ont annoncé l'instauration de l'état d'alerte, qui permet l'application de mesures sanitaires sur leur territoire de manière presque aussi souple qu'avec l'état d'urgence. 

Une partie des mesures sanitaires devrait rester en vigueur, mais d'autres ne pourront plus être appliquées sans l'état d'urgence. L'ensemble des magasins pourrait rouvrir, tout comme les services et les musées. Le sort des salles de sport ainsi que des piscines est plus flou. Les restrictions concernant les rassemblements devraient en revanche être entièrement levées. Les prochaines heures devraient permettre de lever les derniers doutes. 

La non-prolongation de l'état d'urgence est quoi qu'il arrive un camouflet pour le gouvernement, dont les soutiens s'effritent de plus en plus depuis le début de la crise sanitaire. Ni les négociations, ni les menaces de chaos total dès lundi n'ont eu d'effet sur la détermination de l'opposition à mettre fin à l'état d'urgence. Pendant ce temps, l'épidémie progresse de manière incontrôlée dans certaines régions. Pour cette raison, le gouvernement a annoncé l'interdiction d'entrer ou de sortir de trois comtés : ceux de Trutnov, Sokolov et Cheb. 

Photo : vlada.cz