Faute de soutiens, l'état d'urgence sanitaire pourrait ne pas être renouvelé

Tous les partis d'opposition ont annoncé refuser de prolonger l'état d'urgence sanitaire au-delà du 14 février. 

Les négociations menées cette semaine avaient l'air d'être celles de la dernière chance. Depuis l'annonce par le Parti communiste de son refus de prolonger l'état d'urgence sanitaire, le gouvernement est contraint de trouver d'autres soutiens au sein de la Chambre des députés. Les voix d'ANO et des sociaux-démocrates (ČSSD) ne suffisent pas pour obtenir la majorité. 

Outre le parti d'extrême-droite SPD qui a toujours été contre l'état d'urgence, le Parti pirate ainsi que STAN ont annoncé hier soir qu'ils s'y opposeraient également. Les deux partis, qui se sont alliés en vue des élections législatives d'octobre, estiment que l'état d'urgence doit être remplacé par une "loi pandémique". Ce changement permettrait à la Chambre des députés de conserver un droit de regard sur les restrictions sanitaires puisqu'un vote serait nécessaire pour l'entrée en vigueur de chacune d'entre elles. 

Le refus est identique pour la coalition de droite, qui réunit le parti ODS, les chrétiens-démocrates (KDU-ČSL) et Top 09. Ces trois partis réclamaient une hausse des compensations financières pour les entreprises dont l'activité est actuellement suspendue. Ils se sont également indignés de l'absence d'Andrej Babiš pour le reste de la semaine. Au lieu de défendre la prolongation de l'état d'urgence auprès des députés, le Premier ministre sera en Serbie pour se renseigner sur le vaccin russe Sputnik V. 

"Ceux qui sont contre la prolongation de l'état d'urgence seront responsables de la mort d'individus", a menacé le chef du gouvernement pour faire pression sur l'opposition en soulignant les difficultés qu'ont les hôpitaux à faire face au grand nombre de patients. Si l'état d'urgence devait prendre fin le 14 février, il resterait une solution d'urgence au gouvernement : proclamer un nouvel état d'urgence dès le 15 février, ce que les députés ne peuvent refuser. L'opposition s'est déjà indignée contre cette idée, émise par le ministre de l'Intérieur Jan Hamaček. 

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