Le Parti communiste refuse de soutenir le gouvernement plus longtemps

Le Parti communiste évoque des promesses non tenues et menace de ne pas soutenir la prolongation de l'état d'urgence sanitaire. 

S'il ne fait pas partie de la coalition au pouvoir (formée par le mouvement ANO et le parti social-démocrate ČSSD), le Parti communiste (KSČM) est un soutien-clé car c'est grâce à lui que la coalition d'Andrej Babiš obtient la majorité à la Chambre des députés. Cette alliance qui ne dit pas son nom avait suscité un tollé lors de sa mise en place, et pourrait bien prendre fin avant les élections d'octobre. 

Le leader du Parti communiste Vojtěch Filip a en effet affirmé hier que sa formation ne voterait pas en faveur d'une prolongation de l'état d'urgence sanitaire, au motif que des promesses n'ont pas été tenues. Les communistes souhaitaient en effet obtenir un retour de plus d'enfants dans les écoles (pas seulement le premier cycle de l'école primaire) ainsi que la possibilité pour la population d'accéder aux stations de sports d'hiver. L'état d'urgence sanitaire doit prendre fin le 14 février prochain, et sa validation par les députés est la condition minimale à l'application des restrictions sanitaires prévues par le système PES, y compris pour le premier niveau. 

Au-delà de l'état d'urgence, le Parti communiste menace de ne plus soutenir le gouvernement. Et outre les restrictions sanitaires, cette position menace la moindre réforme que voudrait entamer Andrej Babiš pour le restant de son mandat et le forcerait à conserver un gouvernement minoritaire qui chercherait des accords ponctuels avec des partis de l'opposition, comme pour la réforme sur l'imposition (validée avec le soutien du parti ODS). 

La situation a de quoi inquiéter au sein du mouvement ANO. Alors que les critiques pleuvent, particulièrement depuis septembre, sur la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, le soutien du mouvement fond peu à peu au profit de l'opposition. Selon le dernier sondage publié par l'agence Median, ANO reste en tête des intentions de vote avec 26,5% (son total le plus faible depuis 2017), mais voit la coalition Pirates-STAN approcher à grands pas (25%). La coalition SPOLU (KDU-ČSL, Top 09, ODS) est à 18,5% d'intentions de vote. Le SPD (9%), les sociaux-démocrates et les communistes (7% chacun) sont les autres partis qui prendraient place à la Chambre des députés.