La Commission européenne confirme le conflit d'intérêts entre Andrej Babiš et l'entreprise Agrofert

Plusieurs millions de couronnes de subventions devraient être remboursés. 

Un nouvel audit a confirmé ce qui avait été annoncé il y a un an : pour la Commission européenne, un conflit d'intérêts existe bien entre le Premier ministre Andrej Babiš et l'entreprise Agrofert, dont il a été le propriétaire pendant de nombreuses années. Son récent retrait de toute fonction exécutive au sein du premier groupe agroalimentaire de République tchèque n'a pas suffit aux yeux de Bruxelles. 

Cet audit met fin à une longue bataille administrative. Ses conclusions sont définitives, et la seule question qui reste est celle du montant des indemnités qui devront être remboursées. Selon la Commission européenne, Agrofert n'a pas le droit de bénéficier des subventions qui lui ont été octroyées depuis 2018. La République tchèque pourrait être contrainte de restituer jusqu'à 450 millions de couronnes de subventions. 

Le chef du gouvernement a réagi en niant une fois de plus les accusations de Bruxelles. "Nous suivons la loi tchèque, et celle-ci n'indique rien à propos d'un conflit d'intérêts", a expliqué à la presse le ministre de l'Industrie et du Commerce Karel Havlíček. Andrej Babiš a, en conformité avec la loi votée en 2017, vendu toutes ses parts du groupe Agrofert et n'y exerce plus la moindre fonction. Mais les auditeurs de la Commission européenne estiment qu'il continue de diriger l'entreprise de manière officieuse, et lui recommandent de quitter la vie politique ou de mettre fin aux demandes de subventions européennes de la part d'Agrofert.