Affaire Koniev : hausse des tensions entre la Russie et la République tchèque

Le maire de Prague et le maire de Prague 6 ont été placés sous protection policière en raison des tensions tchéco-russes à propos de l'avenir de la statue du général. 

 

Le déménagement de la statue du général Koniev, à Prague, risque de faire des remous encore longtemps. Alors que le monument a été démonté au début du mois et retiré de son emplacement dans Prague 6 (náměstí Interbrigády), la Russie a fait part de sa colère. Pour Moscou, il s'agit de propagande politique et de la volonté d'effacer de l'histoire la contribution du général à la libération de la Tchécoslovaquie lors de la Seconde guerre mondiale. 

Du côté de la capitale, on se défend en affirmant qu'il n'y a aucune volonté de nuire à la Russie, mais que la statue doit être déplacée dans un futur musée à la mémoire des événements du XXe siècle. Le monument était régulièrement dégradé par des individus souhaitant souligner que le général Koniev a également pris part à l'invasion de Prague du 21 août 1968, qui a mis fin au Printemps de Prague. 

Si le déboulonnage de la statue n'a pas été au goût de l'ambassadeur russe en République tchèque, ni du président tchèque Miloš Zeman, l'affaire a récemment pris un tournant plus grave : d'après les informations du magazine Respekt, un agent russe a été vu à Prague en possession de ricine, un puissant poison. Il aurait voyagé avec un passeport diplomatique et aurait séjourné à l'ambassade russe. Le maire de Prague Zdeněk Hřib ainsi que le maire de l'arrondissement de Prague 6 Ondřej Kolář ont confirmé être sous protection policière depuis plusieurs semaines. 

Si rien n'a pu être prouvé, la Russie a tenu à calmer le jeu et a invité la République tchèque à discuter du futur emplacement de la statue. Le ministre des Affaires Etrangères Tomáš Petříček a confirmé au quotidien économique Hospodařské Noviny que des négociations sont en cours en vue d'un rapatriement de la statue du général en Russie. 

Photo : Profimedia