La République tchèque veut peser sur la répartition du futur budget de l’Union européenne

Suite au Brexit, la République tchèque fait partie des grands perdants de la répartition des fonds de cohésion.

Le Premier ministre Andrej Babiš l’a asséné après une entrevue avec le président du Conseil européen Charles Michel : la République tchèque refusera tout compromis dans les négociations sur le budget de l’Union européenne sur la période 2021-2027. Le chef du gouvernement estime que la République tchèque doit bénéficier de la même somme lors des prochaines années, ce qui va à l’encontre du projet actuel de réduction du budget de fonctionnement de l’UE et des fonds de cohésion.

Ce sont particulièrement ces fonds qui inquiètent les Etats-membres, car 40 milliards d’euros pourraient être supprimés suite au départ du Royaume-Uni. Les pays les plus développés bénéficient habituellement de moins de fonds que les pays plus en retard, et le développement économique de la République tchèque ces dernières années, combiné avec le Brexit, la place désormais du côté des pays qui contribuent plus qu’ils ne bénéficient des fonds européens.

« Nous n’aimons pas ces calculs car ils motivent les pays qui ont un taux de chômage élevé et une faible croissance économique », affirme Andrej Babiš. « Ces pays sont censés obtenir toujours autant [de fonds de cohésion], tandis que nous, qui avons le taux de chômage le plus bas et une belle croissance économique, recevrons moins. » Pour éviter de perdre une partie de ces fonds, le Premier ministre veut permettre à l’UE de faire des économies au niveau de son fonctionnement à Bruxelles ou encore dans les dépenses de défense.  

Un sommet exceptionnel est prévu pour le 20 février afin de régler cette question. Andrej Babiš estime que cela n’aboutira à aucun accord car les Etats-membres ont des points de vue trop éloignés. Aucun pays globalement bénéficiaire des fonds de cohésion ne veut voir sa part réduite, tandis que les pays qui contribuent plus qu’ils ne reçoivent d’aide refusent d’augmenter leur participation au budget.