Nouvelles turbulences pour la coalition gouvernementale

De nouvelles dissensions apparaissent au sein de la coalition, tandis que l’opposition entend renforcer sa pression.

Les manifestations contre le Premier ministre Andrej Babiš et la menace de poursuites judiciaires pour conflits d’intérêts durent depuis plusieurs semaines et le chef du gouvernement ne semble pas au bout de ses peines. Car depuis l’audit de la Commission européenne qui conclut que des conflits d’intérêts existent entre Agrofert et Andrej Babiš, le Parti pirate appelle à un vote de défiance du gouvernement au sein de la Chambre des députés.

Les autres partis de l’opposition semblent s’accorder avec cette idée. Le parti civique ODS, les conservateurs de Top09, les chrétiens-démocrates (KDU-ČSL) et les Indépendants (STAN) ont emboîté le pas des Pirates pour discuter de la marche à suivre lors de ce vote. Seul le parti d’extrême-droite SPD n’a pas encore pris part aux discussions, mais les cinq autres mouvements politiques souhaitent discuter avec eux avant le vote, tout comme avec les sociaux-démocrates (ČSSD).

Et le ČSSD, justement, a lancé un pavé dans la mare hier par le biais de son leader Jan Hamáček, en raison de l’élection de deux nouveaux membres à la tête du Conseil de ČTK, dont le rôle est de s’assurer que les informations fournies par l’agence de presse suivent leur obligation de neutralité. Les socialistes ont tapé du poing sur la table car au premier tour de ce vote des députés du mouvement ANO ont soutenu Michal Semín, un candidat choisi par le SPD et dont les prises de position passées flirtent avec l’antisémitisme (le vote était secret mais le candidat n’aurait pas pu obtenir 83 votes sans les voix d’ANO). Il n’a manqué que six voix à Michal Semín pour être élu dès le premier tour.

Andrej Babiš a depuis affirmé que le mouvement ANO n’élirait pas Michal Semín à la tête du Conseil de ČTK et assuré qu’aucun député d’ANO n’avait voté pour lui au premier tour. Une réunion entre le Premier ministre et Jan Hamáček doit avoir lieu vendredi pour clarifier la situation d’une coalition gouvernementale qui tangue de plus en plus régulièrement. Le problème du manque d’argent pour les services sociaux, finalement résolu, ou l’absence de consensus sur la hausse de l’indemnisation pour le congé parental sont là pour le rappeler. 

Photo : vlada.cz