Élections sénatoriales : participation en berne et chute des sociaux-démocrates

Le déclin du parti social-démocrate s’est encore confirmé ce week-end.

Le deuxième tour des élections sénatoriales, qui avait lieu vendredi et samedi, n’a pas fait déplacer les foules. Deux ans après le record de participation la plus basse (15,38 % les 14 et 15 octobre 2016), la proportion de votants est restée faible : 16,49 % des inscrits, loin du score du premier tour, pourtant déjà assez faible (42,26%). Mais au-delà de ces chiffres qui montrent le désintérêt des Tchèques pour leur Chambre haute (plusieurs propositions de suppression du Sénat ont d’ailleurs été formulées ces dernières années, notamment par le Premier ministre Andrej Babiš), les élections de ce week-end ont montré une autre tendance.

Le parti social-démocrate (ČSSD) est en chute libre et plus rien ne semble pouvoir l’arrêter. Depuis 2013 et sa victoire aux législatives, le principal parti de gauche perd du terrain. Débâcle aux législatives de 2017, recul lors des municipales il y a une semaine, et désormais grosse claque sénatoriale. Le parti membre de la coalition gouvernementale n’a remporté qu’un seul siège sur les 27 en jeu ce week-end (le Sénat est renouvelé par tiers tous les deux ans). En parallèle, le ČSSD a perdu 12 sièges de sénateurs. Une lourde défaite qui a largement profité au Parti civique (ODS, libéral), qui a remporté le scrutin dans neuf circonscriptions et ainsi obtenu cinq sièges de plus au sein de la Chambre haute.

Cette victoire d’ODS confirme le renouveau du parti ces dernières années et le place en opposant principal du mouvement ANO. Le parti d’Andrej Babiš a, comme son partenaire de la coalition, subi la loi de l’opposition. Habitué aux victoires éclatantes, il a dû se contenter d’un petit siège remporté au Sénat. L’autre vainqueur du scrutin sont les Indépendants (Starostové a nezávislí, STAN), qui ont gagné les élections dans trois circonscriptions et obtenu autant de sièges supplémentaires.

Après le vote de cette année, le parti social-démocrate garde d’une courte tête sa place de première formation du Sénat avec 13 sièges, devant ODS (12 sièges) et les chrétiens-démocrates (KDU-ČSL, 11 sièges). Le mouvement ANO arrive en quatrième position avec sept sénateurs, soit autant que les Indépendants. La Chambre haute compte 81 représentants élus. 

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