La République tchèque pas satisfaite de la position de la Commission européenne sur le nucléaire

Les conditions pour classer l'énergie nucléaire et le gaz parmi les énergies vertes sont trop restrictives aux yeux des producteurs d'énergie tchèques.

La proposition de la Commission européenne de classer l'énergie nucléaire et le gaz naturel parmi les énergies vertes (au même titre que les énergies solaire ou éolienne) avait tout pour réjouir la République tchèque a priori. Prague faisait en effet partie des pays qui poussaient pour qu'une décision soit prise dans ce sens au niveau européen, avec la France et la Pologne notamment. Mais les documents dévoilés par Bruxelles sont moins permissifs en termes d'investissements que ce qu'ils laissaient espérer.

Les conditions de construction de nouvelles centrales nucléaires et de centrales à gaz sont en effet plus strictes que prévu. Les investissements seront soutenus pendant 10 ans pour le gaz et 20 ans pour le nucléaire. Le statut d'énergie verte ne pourra être donné à un réacteur nucléaire que si sa construction débute avant 2045. Les nouvelles centrales au gaz ne devraient pouvoir être construites que si elles ont vocation à remplacer une centrale à charbon.

Le PDG du groupe ČEZ Daniel Beneš estime que la filière de l'énergie tchèque pourrait perdre sa compétitivité sur le marché à cause des décisions de la Commission européenne. D'après lui, aucun investissement autre que le futur bloc de Dukovany (pour lequel un appel d'offres est en cours) ne pourra être effectué, faute de rentabilité. Il appelle pour cette raison le Premier ministre Petr Fiala à protester au niveau européen afin d'obtenir une modification des directives de la Commission européenne.

La Confédération de l'Industrie et des Transports partage ces craintes et a indiqué dans un communiqué souhaiter que la République tchèque revoie rapidement ses plans pour la production d'énergie à partir de sources renouvelables ainsi que la production d'hydrogène.

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