L’élevage en batterie pour la production d’œufs doit prendre fin au plus tard en 2027

Les députés devraient approuver un projet de loi dans ce sens, malgré les craintes du secteur.

Selon un projet de loi qui doit être prochainement débattu à la Chambre des députés, l’élevage de poulets en batterie sera interdit à partir de 2027. La directrice de la Commission pour l’Environnement Dana Balcarová (Parti pirate) souhaite même avancer la date à 2025. Mais si les éleveurs ont commencé à se préparer à ce changement, un intense débat persiste quant à l’évolution du prix des œufs pour compenser le manque à gagner pour les agriculteurs.

La présidente de l’Union tchéco-morave de la volaille (Českomoravská drůbežářská unie) Gabriela Dlouhá a déjà insisté sur l’importance de mettre en place cette interdiction au niveau européen et de ne pas la restreindre à la seule République tchèque, sous peine de mettre en danger la filière locale en raison de la concurrence intra-européenne (notamment polonaise), et ce alors que la République tchèque importe déjà 700 millions d’œufs par an (soit 16% de la consommation totale).

Du côté du géant de l’agro-alimentaire Agrofert, on affirme que l’Europe risque de manquer d’œufs si l’élevage en batterie prenait fin dès 2025. Le porte-parole de l’entreprise affirmait en 2018 que le prix unitaire des œufs pourrait augmenter « de cinq à dix couronnes » si l’Etat n’intervenait pas. Le chef de la Chambre d’agriculture (Agrární komora) Zdeněk Jandejsek estime que le coût total du changement de méthode d’élevage entre 5 et 8 milliards de couronnes, et demande si les consommateurs sont prêts à payer leurs œufs plus cher. L’Etat compte pour sa part sur un montant de 3,1 à 4,6 milliards de couronnes ainsi que sur l’application d’une loi similaire dans les pays voisins : la France s’y est engagée pour 2022, et d’autres pays (Allemagne, Belgique, Pays-Bas…) prévoient une application pour 2025 au plus tard.

La pression est forte pour la fin de l’élevage en batterie : les distributeurs eux-mêmes ont pour certains déjà affirmé ne plus vouloir vendre des œufs de catégorie 3 au grand public. Makro a annoncé mettre fin à cette pratique en 2025, tandis que les sites Košík.cz et Rohlík.cz ont arrêté dès l’été dernier.