Il y a 46 ans, le Printemps de Prague prenait fin

La République Tchèque commémore aujourd’hui les 46 ans après l’invasion de l’Armée Rouge en Tchécoslovaquie, qui avait mis fin au Printemps de Prague et fait une centaine de morts.

Le 21 août 1968, les tanks de l’Armée Rouge entraient dans Prague et mettaient fin à plusieurs mois de relâchement de la part du régime communiste. Le premier secrétaire du Parti communiste, Alexander Dubček, élu en janvier 1968, avait peu à peu permis à la Tchécoslovaquie de se libéraliser, donnant naissance à un « socialisme à visage humain » alors sans égal dans le monde.

L’objectif du socialisme à visage humain était de mieux contrôler les opposants au régime en leur donnant accès à plus de libertés. La stratégie de Dubček fut néanmoins inefficace, le gouvernement étant peu à peu dépassé par une demande de liberté toujours grandissante. Le gouvernement tchécoslovaque ayant finalement perdu le contrôle des événements, les troupes du Pacte de Varsovie sont intervenues dans le pays. Face à l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie, Dubček avait refusé d’envoyer l’armée tchécoslovaque, acceptant l’intervention de l’URSS et demandant au peuple de ne pas résister. Des manifestations pacifiques ont néanmoins eu lieu contre l’invasion et furent violemment réprimées, faisant une centaine de morts et plusieurs centaines de blessés dans tout le pays.

Dubček sera finalement démis de ses fonctions en avril 1969 et son remplacement ouvrit la voie au processus de « normalisation », une période de forte répression qui perdura jusqu’à la chute du gouvernement en 1989. Le Printemps de Prague avait permis la liberté de la presse ainsi que les libertés d’expression et de circulation. Dubček était également à l’origine d’une loi sur la décentralisation de l’économie. Enfin, une nouvelle constitution reconnaissait l’existence de deux nations, tchèque et slovaque, au sein d’une fédération.

Photo : Vladimír Lammer