Milan Kundera a retrouvé sa nationalité tchèque

L’écrivain l’avait perdue il y a 40 ans, suite à son exil en France.

C’était une promesse du Premier ministre Andrej Babiš. Il souhaitait restituer à Milan Kundera la nationalité tchèque dont il avait été déchu par le régime communiste, 40 ans plus tôt. Agé de 90 ans, l’écrivain s’est exilé en France en 1975 pour fuir la Tchécoslovaquie et est devenu Français en 1981. Entre-temps, la Tchécoslovaquie l’a déchu de sa nationalité en 1979 et a interdit ses livres. La preuve de sa nationalité tchèque lui a été remise à son domicile par l’ambassadeur tchèque en France Petr Drulák, le 28 novembre dernier. L’information a été communiquée hier.

Milan Kundera s’est enregistré au parti communiste en 1948 mais en a été exclu en 1950, en raison d’activités jugées contraire à la ligne officielle. Il a été réintégré en 1956, avant d’être de nouveau exclu en 1970. De 1975 à 1990, il a continué d’écrire en tchèque, avant d’opter pour le français en 1993.

Les relations de Kundera avec son pays d’origine sont tumultueuses depuis son émigration. Lui-même a répété à plusieurs reprises se considérer comme un écrivain français qui doit être classé dans la littérature française, bien que la majorité de son œuvre fasse référence, de manière directe ou indirecte, à la Tchécoslovaquie communiste. Il refuse que ses œuvres soient traduites en tchèque, à la suite d’une mauvaise expérience de traduction de La plaisanterie du tchèque vers le français. La vie est ailleurs, publié en 1973 en France et édité en tchèque en 2016, fait figure d’exception.