Les traces des accords de Munich de 1938 sont toujours visibles

80 ans après les accords de Munich, les Sudètes restent un espace à part sur le territoire tchèque.

Dans la nuit du 29 au 30 septembre 1938, Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini se mettent d’accord sur l’annexion des Sudètes par l’Allemagne nazie aux dépens de la Tchécoslovaquie. Les nombreux Allemands qui vivent dans ces régions sont rattachés aux IIIe Reich à partir du 21 octobre 1938. La fin de la Seconde guerre mondiale en 1945 entraîne un rétablissement des frontières à leur tracé pré-1938, mais les problèmes liés aux multiples expulsions se révèlent particulièrement complexes. Et 80 ans plus tard, les Sudètes sont toujours à l’écart du reste du pays.

On y trouve par exemple un niveau d’études moyen inférieur à la moyenne nationale. Le nombre de personnes n’ayant aucun diplôme de l’enseignement supérieur est plus important dans le massif des Jeseníky ou encore au Nord et à l’Ouest de la Bohême qu’ailleurs en République tchèque. Sans surprise, le taux de chômage y est là aussi traditionnellement plus élevé. 

La participation aux élections est également nettement plus faible que dans le reste du pays. Lors des élections législatives de l’an dernier, les régions de Karlovy Vary et Ústí nad Labem comptaient 52 % de participation (contre 61 % en moyenne au niveau national), et les chiffres sont sensiblement les mêmes pour le scrutin de 2013. Et lors des élections, les Sudètes sont les terres où les partis extrémistes trouvent leur terreau le plus fertile, parti communiste en tête. Une situation qui n’est pas neuve, puisque lors du scrutin du printemps 1946, les communistes y avaient obtenu 53 % des voix, contre 40 % dans le reste de la Tchécoslovaquie, d’après l’association Antikomplex (citée par irozhlas.cz), qui travaille sur l’histoire des Sudètes.